Agroécologie

« Nous ne pourrons pas contenir le réchauffement climatique en dessous de 1,5°C » (António Guterres, ONU)


Lors du Congrès météorologique mondial à Genève, António Guterres a tiré la sonnette d’alarme : la planète s’éloigne de l’objectif de 1,5°C fixé par l’Accord de Paris. Le Secrétaire général de l’ONU appelle à un véritable changement de paradigme, combinant réduction drastique des émissions, adaptation des communautés vulnérables et déploiement massif des énergies renouvelables.

« Nous ne pourrons pas contenir le réchauffement climatique en dessous de 1,5°C » (António Guterres, ONU)
« Nous ne pourrons pas contenir le réchauffement climatique en dessous de 1,5°C » (António Guterres, ONU)

Un dépassement temporaire du seuil de 1,5°C, mais l’espoir d’un redressement d’ici la fin du siècle

« Le réchauffement climatique pousse notre planète au bord du gouffre. Chacune des dix dernières années a été la plus chaude de l’histoire. La chaleur des océans bat des records tout en décimant les écosystèmes, et aucun pays n’est à l’abri des incendies, des inondations, des tempêtes et des vagues de chaleur. Comme toujours, ce sont les pays les plus pauvres et les plus vulnérables qui paient le plus lourd tribut. Nous ne pourrons pas contenir le réchauffement climatique en dessous de 1,5°C dans les prochaines années, mais c’est possible avant la fin du siècle, s’il y a un ensemble de mesures très sérieuses qui correspondent bien à un changement de paradigme », déclare António Guterres, Secrétaire général des Nations Unies lors du Congrès météorologique mondial à Genève (Suisse), le 22/10/2025.

António Guterres met également en avant « les solutions pour aider les communautés à s’adapter », tels que les systèmes d’alerte précoce : « Ils reçoivent enfin l’attention et les investissements qu’ils méritent, et les réseaux d’observation, la collaboration régionale et les capacités de prévision se renforcent chaque année. »

Une initiative de l’ONU a été lancée en 2022 pour s’assurer que le monde entier est connecté à ces systèmes d’ici à 2027, grâce à :

  • des politiques nationales et une coopération intergouvernementale, avec les entreprises et les communautés ;
  • un soutien financier aux pays en développement, par le biais de banques multilatérales de développement, de financements privés et de la réforme des institutions financières mondiales.

Le Secrétaire général affirme la nécessité de « s’attaquer à la cause première des catastrophes climatiques, à savoir la lutte contre le réchauffement rapide de la planète ». Avant la COP30 à Bélem (Brésil), qui aura lieu du 10 au 21/11/2025, il rappelle l’obligation pour les pays de présenter des CDN ambitieuses en ligne avec l’objectif de 1,5°C, avec un objectif climatique pour 2035.

Il rappelle l’engagement des pays développés à mobiliser 1 300 Md$ chaque année pour financer l’action climatique dans les pays en développement et à financer l’adaptation au climat avec au moins 40 Md$ en 2025, ainsi que des milliards supplémentaires en financement concessionnel, notamment par le biais du Fonds des pertes et dommages.

Il affirme aussi l’importance des énergies renouvelables, « seul moyen crédible d’arrêter la dégradation inexorable de notre climat », et la nécessité de lutter contre la désinformation et l’écoblanchiment.

« Contenir le réchauffement climatique en dessous de 1,5°C ne sera pas possible dans les prochaines années ; nous avons besoin d’un changement de paradigme. » (A. Guterres, Secrétaire général de l’ONU)

« Il n’est pas difficile de prévoir que les travaux de l’OMM seront extrêmement importants au cours de la prochaine décennie. Nous recevons les contributions déterminées au niveau national, et nous avons déjà reçu l’équivalent de 70 % des émissions. Le résultat est une réduction des émissions de 10 % d’ici à 2035. D’après ce que beaucoup de nos conseillers scientifiques nous ont dit, cette réduction devrait être de l’ordre de 60 %. J’ai rencontré plusieurs scientifiques pour discuter avec eux de la bonne stratégie à adopter et du bon message à faire passer lors de la COP au Brésil.

Une chose est d’ores et déjà claire : nous ne serons pas en mesure de contenir le réchauffement de la planète en dessous de 1,5°C au cours des prochaines années. Le dépassement est désormais inévitable, ce qui signifie que nous allons connaître une période, plus ou moins longue, plus ou moins intense, au-dessus de 1,5°C dans les années à venir. Cela ne signifie pas pour autant que nous sommes condamnés à vivre avec 1,5°C. S’il y a un changement de paradigme et que les gens prennent au sérieux la nécessité de s’attaquer au problème, il est possible d’atteindre le niveau zéro net et donc de maintenir le seuil de 1,5 °C. D’après tous les scientifiques que j’ai rencontrés, c’est possible avant la fin du siècle, s’il y a un ensemble de mesures très sérieuses qui correspondent effectivement à un changement de paradigme ».

António Guterres, Secrétaire général des Nations unies