Agroécologie

Émissions de GES en 2025 : l’Insee et le CITEPA convergent sur une baisse conjoncturelle


Selon les dernières publications de l’Insee et du CITEPA, les émissions françaises de gaz à effet de serre (GES) reculent d’environ 1 % en 2025. Une baisse modeste, principalement liée au ralentissement de l’activité industrielle. Les deux institutions pointent l’insuffisance des efforts structurels pour assurer une réduction durable des émissions.

Émissions de GES en 2025 : l’Insee et le CITEPA convergent sur une baisse conjoncturelle
Émissions de GES en 2025 : l’Insee et le CITEPA convergent sur une baisse conjoncturelle

Une baisse mesurée des émissions selon l’Insee et le CITEPA

La Note de conjoncture de l’Insee (juin 2025) estime que les émissions de gaz à effet de serre ont reculé de 1 % en 2025. Cette tendance est confirmée par les données provisoires du CITEPA, organisme en charge de l’inventaire national des émissions. Tous deux attribuent cette baisse à des facteurs conjoncturels, notamment la contraction de l’activité industrielle dans un contexte économique peu dynamique.

Les émissions de GES agricoles sont en recul de 0,5 % entre 2023 et 2024, soit une baisse de 0,4 Mt CO2e, d’après une pré-estimation du Citepa. Les émissions agricoles sont notamment à la baisse dans l’élevage, avec un repli de 1,6 % pour les émissions de protoxyde d’azote, et de 1,9 % pour les émissions de méthane entre 2023 et 2024, notamment en lien avec le recul du cheptel bovin et, dans une moindre mesure, le recul du cheptel porcin. Les émissions de CO2 du secteur augmentent, quant à elles, de + 4,8 %, du fait de la hausse des livraisons d’engrais.

Une dynamique fragile et peu soutenable

La baisse des émissions est donc moins le fruit de politiques de transition bas carbone que le reflet d’une économie à la peine, marquée par des investissements industriels réduits. Le ralentissement de la production dans les secteurs fortement émetteurs explique mécaniquement la diminution des rejets de GES. Les deux rapports convergent : l’essentiel de la baisse est conjoncturel, et non le résultat de transformations profondes du modèle économique ou énergétique français.

Le CITEPA, comme l’Insee, rappelle que les gains observés ces dernières années - notamment en 2020 ou en 2023 - sont souvent réversibles, car liés à des événements exceptionnels (crise sanitaire, crises économiques). Dès que la croissance repart, les émissions suivent. Cela fragilise la trajectoire climatique française face aux objectifs européens et à la Stratégie nationale bas carbone (SNBC).