Sécheresse : des cultures globalement en bon état mais sous tension
Températures élevées, déficit hydrique et faible pression fongique marquent le début de la campagne 2024-2025. Si les céréales présentent un bon état végétatif, la vigilance reste de mise sur la valorisation de l’azote et les risques liés au stress hydrique.

La météo du mois d’avril 2025, chaude et sèche, installe une dynamique climatique qui rappelle la campagne 2020. FranceAgriMer et Arvalis confirment une tendance à la sécheresse sur une large partie du territoire, avec des précipitations déficitaires de 30 à 70 %, et localement jusqu’à 90 % dans certaines zones comme le Nord-Pas-de-Calais ou la Normandie.
Conséquence directe : les maladies fongiques sont peu présentes à ce stade, notamment la septoriose. Les cultures avancent rapidement en raison des températures supérieures aux normales saisonnières et d’un ensoleillement marqué.
Des cultures en avance mais des équilibres fragiles
À la date du 5 mai, les céréales d’hiver affichent un bon état végétatif : 74 % des blés tendres, 69 % des orges d’hiver et 76 % des blés durs sont jugés en bon ou très bon état, en nette amélioration par rapport à 2024. Même tendance pour l’orge de printemps, à 81 % de surfaces bien notées.
Mais cette apparente robustesse cache plusieurs zones de fragilité. FranceAgriMer pointe une valorisation azotée compromise par le manque de pluie, des risques accrus de stress hydrique et des sols hydromorphes problématiques dans le quart nord-ouest. La vigilance est aussi de mise face à la fusariose et la rouille jaune, dans les zones les plus exposées.
Un commerce extérieur dopé pour le blé, le maïs et l’orge
Malgré ce contexte climatique, les exportations de blé tendre sont revues à la hausse : +227 000 tonnes sur un mois, notamment vers les pays tiers. Les stocks finaux sont en baisse, et un retour de l’Égypte est évoqué. Côté maïs, les volumes disponibles atteignent 14,93 Mt, en hausse de 19 % sur un an, et les stocks finaux progressent fortement à 3,47 Mt (+74 %).
Pour l’orge, les exportations se maintiennent vers l’Union européenne et reculent vers les pays tiers, en raison du désengagement de la Chine. En revanche, les ventes vers le Maroc explosent (+762 %). Le stock final d’orge est en recul sur un mois, conséquence de cette demande soutenue. Le blé dur, quant à lui, reste stable avec un stock final tendu.