Jacques Fourmanoir prend la tête de l’Unifa, dans un contexte de relance industrielle
Jacques Fourmanoir succède à Delphine Guey à la présidence de l’Unifa. Ce passage de relais intervient à un moment stratégique pour l’industrie française des fertilisants, entre ambitions de souveraineté et essor des technologies de fertilisation associée.

Une nouvelle présidence dans la continuité
Lors de son assemblée générale du 18 juin 2025, l’Union des industries de la fertilisation (Unifa) a élu Jacques Fourmanoir comme nouveau président. Il prend la suite de Delphine Guey, en poste depuis juin 2022.
Professionnel de longue date chez Timac Agro, entreprise spécialisée dans les amendements de sols, Jacques Fourmanoir y a fait toute sa carrière depuis 1986, gravissant les échelons jusqu’à devenir directeur général Agrofourniture en 2012. Vice-président de l’Unifa depuis juin 2023, il connaît bien les dossiers de la filière et s’inscrit dans la continuité stratégique de son prédécesseur.
« Nous avons lancé la fertilisation associée il y a trois ans. La France dispose aujourd’hui de tous les atouts pour devenir leader mondial sur ce sujet », a rappelé Delphine Guey lors de la passation, soulignant les enjeux industriels et agronomiques à venir.
Un enjeu stratégique pour l’industrie française
L’élection de Jacques Fourmanoir intervient alors que la souveraineté industrielle sur les intrants agricoles devient un objectif prioritaire. La France affiche une autonomie quasi totale pour les amendements minéraux basiques : 90 % des volumes sont extraits et produits sur le territoire national. Côté engrais organiques et organo-minéraux, 80 % de la demande est satisfaite par des fabricants français. Pourtant, leur capacité de production n’est utilisée qu’à 50 %, ce qui ouvre des perspectives immédiates de montée en puissance - à condition de soutenir l’essor des technologies innovantes, comme la fertilisation associée.
Les biostimulants, déjà adoptés par un agriculteur sur trois, sont eux aussi majoritairement fabriqués en France et en Europe. Là encore, la France dispose d’un levier stratégique pour devenir un acteur de référence à l’échelle mondiale, en accélérant le transfert des innovations vers les exploitations.
En revanche, sur les engrais minéraux, seuls 45 % des besoins sont couverts par des industriels présents sur le territoire. Cette dépendance rappelle l’importance de relocaliser la production pour renforcer la sécurité d’approvisionnement de la filière.