Agroécologie

Nappes phréatiques : une situation contrastée malgré un niveau global excédentaire


Malgré des niveaux globalement supérieurs aux normales saisonnières, les nappes phréatiques françaises affichent une dynamique de dégradation depuis février. Le Sud-Ouest et les nappes réactives du Nord sont particulièrement touchés, dans un contexte de restrictions déjà prolongées.

Le Bureau d’études Géologiques et Minières publie chaque mois la situation des nappes phréatiques. - © BRGM
Le Bureau d’études Géologiques et Minières publie chaque mois la situation des nappes phréatiques. - © BRGM

La période de recharge des nappes est désormais close et les inquiétudes demeurent. Si 50 % des points d’observation sont encore au-dessus des normales mensuelles, la tendance est clairement à la baisse depuis février, selon le BRGM.

Une dynamique à surveiller de près

Le dernier état des lieux des nappes, publié le 14 mai 2025 par le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM), montre une détérioration progressive de la situation hydrogéologique. Comparé à mai 2024, où 65 % des niveaux étaient supérieurs aux normales, seuls 50 % des points le sont cette année. La période de recharge hivernale étant terminée, la gestion de l’eau s’annonce tendue pour les mois à venir.

Des disparités régionales marquées

La situation reste hétérogène selon les types de nappes et les territoires. Les nappes dites réactives, situées principalement dans le nord du pays, affichent des niveaux proches ou inférieurs aux normales. À l’inverse, les nappes inertielles, moins sensibles aux précipitations à court terme, ainsi que celles du Sud-Est, conservent des niveaux plus satisfaisants. Mais certaines zones, comme le Roussillon ou les Corbières, restent en situation critique, avec des nappes « bas à très bas ».

Des restrictions qui perdurent

Les arrêtés préfectoraux de restriction d’eau, en place depuis l’hiver 2024, demeurent d’actualité au printemps 2025, et devraient se prolonger durant tout l’été, voire jusqu’à l’automne. « Pour l’instant, aucun scénario ne se dégage concernant les précipitations à venir », précise Violaine Bault, hydrogéologue au BRGM. Les perspectives restent incertaines.

Alors que les niveaux globaux masquent des tensions locales fortes, la surveillance et l’adaptation des usages de l’eau restent indispensables. La campagne estivale s’ouvre sous le signe de la prudence, en attendant des pluies bienvenues… mais encore hypothétiques.