Dermatose nodulaire contagieuse : attention à ne pas véhiculer les insectes vecteurs entre élevages
Depuis fin juin, 51 foyers de dermatose nodulaire contagieuse ont été confirmés en Savoie et Haute-Savoie. Cette maladie virale, transmise par des insectes piqueurs, entraîne une stratégie sanitaire musclée : abattage des troupeaux contaminés, désinsectisation, restriction des mouvements et vaccination. Les conseillers et intervenants doivent redoubler de vigilance pour ne pas favoriser involontairement la propagation du virus.

Épidémie en cours : des foyers multiples dans les Alpes
Depuis l’apparition du premier cas le 29 juin 2025 en Savoie, la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) a progressé rapidement : 51 foyers sont confirmés au 31 juillet, dont 24 en Savoie et 27 en Haute-Savoie. Cette maladie virale, qui ne touche que les bovins, est transmise par des insectes piqueurs, principalement des mouches, moucherons et taons, et entraîne des lésions cutanées graves, parfois mortelles.

Les autorités ont immédiatement mis en œuvre une stratégie d’éradication : zone réglementée de 50 km autour des foyers, désinsectisation systématique, interdiction de circulation des animaux et abattage total des troupeaux infectés. Un millier de bovins ont déjà été euthanasiés. En parallèle, une campagne de vaccination est en cours dans les départements concernés : Savoie, Haute-Savoie, Ain et Isère.
Limiter les risques de transmission indirecte
Le virus de la DNC peut survivre jusqu’à deux heures sur les pièces buccales des insectes vecteurs, qui peuvent parcourir jusqu’à 6 kilomètres. Pour les professionnels en contact avec plusieurs élevages, une vigilance accrue s’impose :
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Fermer portes et fenêtres des véhicules dans les zones infectées,
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Changer de tenue ou désinfecter les vêtements avant toute nouvelle visite,
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Éviter de stationner près des bâtiments d’élevage,
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Ne pas transporter d’équipements ou de matériel ayant été exposés sans nettoyage préalable.
Même si certains animaux infectés ne présentent aucun symptôme, ils peuvent constituer des réservoirs à virus. D’où l’importance de ne pas être un vecteur passif, d’autant plus que la période d’incubation est longue, environ 28 jours.
Un enjeu sanitaire, économique et territorial
Outre les pertes animales, la DNC menace la production laitière locale et les filières fromagères sous signes de qualité, très présentes dans la région (Reblochon, Abondance, Beaufort…). L’État s’engage à indemniser les pertes sur la base de la valeur réelle des animaux, ainsi que le manque à gagner dû à l’arrêt d’activité, mais les conséquences restent lourdes pour les éleveurs.