Nappes phréatiques : un début d’automne encore sec, la recharge peine à s’installer
Alors que la période de recharge devait s’enclencher en octobre, la sécheresse du début de mois a freiné le processus. Plus d’une nappe sur deux reste en baisse et les niveaux demeurent contrastés selon les régions.

Une recharge freinée par un mois d’octobre sec
Selon le BRGM, 52 % des nappes d’eau souterraine affichent une tendance à la baisse au 15 octobre 2025, contre 54 % au 1er octobre. Après des signaux encourageants fin août et en septembre, la généralisation de la recharge espérée en octobre n’a finalement pas eu lieu. Les précipitations du début d’automne ont été trop faibles pour relancer significativement l’infiltration de l’eau dans les sols. Résultat : les nappes réactives présentent des situations très variables selon les volumes de pluies efficaces et la vitesse de percolation. Certaines conservent une hausse modérée, tandis que d’autres accusent déjà les déficits d’octobre et repartent à la baisse.
Des contrastes selon les types de nappes
Les nappes inertielles du Bassin de l’Artois et du Bassin parisien poursuivent encore leur vidange, leur réactivité lente ne permettant pas d’intégrer rapidement les précipitations. En revanche, celles du couloir Rhône-Saône bénéficient d’une situation plus favorable grâce à des pluies plus abondantes : les niveaux y sont orientés à la hausse.
Globalement, la répartition des niveaux reste stable par rapport au début du mois : 33 % des points d’observation sont sous les normales mensuelles, 22 % proches, et 45 % au-dessus. L’état des nappes demeure majoritairement satisfaisant, de proche des normales à modérément haut.
Quelques nappes réactives présentent des niveaux modérément bas, faute de pluies suffisantes pour amorcer une véritable recharge : c’est le cas dans le Boulonnais, l’Avesnois, le Massif armoricain, le Berry ou encore le bassin de l’Adour et du Gave de Pau. Les nappes du sud restent, quant à elles, dans une situation préoccupante : Roussillon, Corbières, Aude et sud de la Corse affichent toujours des niveaux très bas à extrêmement dégradés, sans signe tangible d’amélioration.

Des prévisions prudentes pour la fin de l’automne
Si les déficits pluviométriques n’ont pas encore provoqué de dégradation majeure des niveaux, la situation demeure fragile. La recharge effective dépendra des pluies à venir et de la mise en dormance de la végétation. Sans précipitations significatives d’ici novembre, plusieurs nappes réactives pourraient repasser sous les normales saisonnières, en particulier dans le nord et le sud-ouest.