Agroécologie

Adivalor : une collecte record, 107 575 t. de CO₂ évitées et une filière impliquant 14 285 personnes

Par Stéphanie Ayrault | Le | Projets de territoire

Avec 102 000 tonnes de déchets plastiques agricoles collectées en 2024, en hausse de 5 % sur un an, Adivalor renforce son rôle de pilier dans la transition écologique et sociale du secteur agricole. L’association publiera, le 21 février 2025, son premier livre blanc sur son empreinte sociale et environnementale, mettant en lumière 107 575 tonnes de CO₂ évitées et l’implication de 14 285 personnes.

Ronan Vanot, directeur général, et Christophe Grison, président d’Adivalor - © Adivalor
Ronan Vanot, directeur général, et Christophe Grison, président d’Adivalor - © Adivalor

« C’est une année record », se félicite Ronan Vanot, directeur général d’Adivalor le 30 janvier 2024 lors de la publication des chiffres 2024 d’Adivalor, la filière de recyclage des produits de l’agrofourniture. Adivalor a collecté 102 000 tonnes de déchets plastiques agricoles en 2024, contre 97 000 tonnes en 2023, soit une hausse de 5,2 % sur un an, et 93 000 tonnes en 2022.

La collecte des Emballages vides de nutrition animale (Evna) a démarré en 2024, avec un taux de collecte de 28 %. « Nous ambitionnons d’atteindre 70 % d’ici cinq ans, avec un taux de recyclage de 60 %. Le point faible reste les sacs en papier, qui représentent 70 % des emballages. Les agriculteurs n’ont pas encore le réflexe du recyclage pour ces sacs, qui partent souvent dans des réseaux de collecte non spécifiques. Une campagne de sensibilisation est en cours », poursuit Ronan Vanot.

80 % du recyclage réalisé en France en 2025

Adivalor affiche des ambitions fortes pour 2025. L’association souhaite atteindre :

  • un taux de collecte de 80 %,
  • un taux de recyclage de 70 %
  • 80 % du recyclage réalisé en France.

Un marché du recyclage plombé par les difficultés des secteurs du bâtiment et de l’automobile

Toutefois, Adivalor alerte sur les difficultés de marché du plastique recyclé, notamment, le marché des plastiques rigides, en polyéthylène haute densité (PEHD), comme les bidons, les filets ou les films pare-grêle.

« Une grande partie du recyclage de ces matériaux est orientée vers le secteur du bâtiment ou de l’automobile, deux secteurs qui, malheureusement, ne se portent pas très bien en ce moment, explique Ronan Vanot. La demande en plastique recyclée est donc extrêmement faible. Les partenaires, comme RecyOuest, Novus et Healix, rencontrent des difficultés, car les hypothèses économiques initiales ne sont plus valides. Les partenaires historiques sont également impactés, avec des difficultés à valoriser le plastique recyclé. Nous poursuivons nos politiques de partenariat, car cela reste, selon nous, la seule voie viable, bien que le contexte soit compliqué. »

Poursuivre avec des partenariats solides

Le marché des films en polyéthylène basse densité (PEBD), utilisés notamment pour l’enrubannage ou les films de paillage, semble mieux protégé. Les metteurs en marché de films agricoles sont engagés dans l’intégration de matériaux recyclés. Une nouvelle ligne Suez dédiée aux films agricoles a été inaugurée en Pays de la Loire depuis septembre 2024.

« Par ailleurs, notre partenariat avec l’usine Barbier se renforce grâce à une nouvelle ligne de recyclage. Enfin, Trioworld, l’un des principaux acteurs mondiaux du plastique agricole, ambitionne de développer une unité de recyclage intégrée à son usine de production. Nous travaillons à construire un partenariat solide dans ce domaine », insiste Ronan Vanot.

107 575 tonnes de CO₂eq évitées

L’équivalent de 400 millions de kilomètres parcourus en voiture

Adivalor publiera un livre blanc, pour dresser l’état de son empreinte environnementale et sociale, pour la première fois le 21 février 2025.

« C’est un travail inédit à destination des parties prenantes. Il permet de faire un premier état des lieux et de suivre les évolutions », déclare Ronan Vanot.

Les émissions de GES s’élèvent à 43 952 tonnes de CO₂eq :

  • 5 250 tonnes au niveau agricole,
  • 1 800 tonnes pour le chargement des déchets sur les sites de collecte,
  • 2 844 tonnes pour le transport entre les points de collecte et les plateformes de prétraitement,
  • 3 398 tonnes pour le transport entre les plateformes de prétraitement et les sites de traitement,
  • 23 900 tonnes pour le recyclage,
  • 6 760 tonnes pour la valorisation énergétique.

Parallèlement, 107 575 tonnes de CO₂eq ont été évitées, dont :

  • 98 150 tonnes grâce au recyclage
  • 9 425 tonnes par la substitution au charbon.

« Cela représente l’équivalent de 400 millions de kilomètres parcourus en voiture, ce qui constitue une économie importante », indique Ronan Vanot.

Un maillage efficace chez les distributeurs

Les agriculteurs disent qu’il n’y a pas assez d’ouvertures pour la collecte auprès des coopératives et des négoces.

L’empreinte sociétale montre que la filière mobilise 14 285 personnes, soit 797 ETP.

« Le tri est pris en charge par les agriculteurs, ce qui fait la performance du système. Ensuite, les distributeurs agricoles prennent en charge la collecte. C’est un point clé, car cela permet d’avoir un réseau de plus de 8 000 points de collecte en France, offrant un maillage extrêmement efficace. Les collectivités territoriales jouent également un rôle important en mettant en place des points de collecte lorsque la distribution agricole ne le peut pas. Enfin, les metteurs en marché versent une écocontribution, qui finance l’enlèvement, le transport et le traitement des déchets », déclare le directeur général d’Adivalor.

« Les agriculteurs disent qu’il n’y a pas assez d’ouvertures pour la collecte auprès des coopératives et des négoces, indique toutefois Christophe Grison, président d’Adivalor. L’agriculteur préfèrerait amener régulièrement chez son distributeur. »

Un accord-cadre signé au Salon de l’agriculture

Un accord-cadre pour 2025-2027 doit être signé avec le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire lors du Salon de l’agriculture. Il vise à :

  • Consolider les bonnes pratiques en matière de gestion de la fin de cycle de vie des intrants agricoles ;
  • Développer des solutions durables pour la gestion de la fin de cycle de vie des intrants agricoles ;• Intégrer cette gestion dans les politiques publiques ;
  • Encourager le développement d’une économie circulaire ;
  • Favoriser la réduction et le réemploi des déchets liés aux intrants agricoles ;
  • Sensibiliser les agriculteurs.