Agroécologie

Ambroisie : une menace sous-estimée, un enjeu agricole bien réel


Envahissante, allergisante et pénalisante pour les cultures, l’ambroisie s’impose progressivement dans les paysages agricoles français. À l’occasion des Journées de lutte contre les ambroisies, organisées du 15 au 30 juin, les acteurs de terrain sont invités à renforcer la surveillance et les actions de gestion.

Toutes les ambroisies sont en ligne de mire. - © AdventurePicture (Getty Images)
Toutes les ambroisies sont en ligne de mire. - © AdventurePicture (Getty Images)

Une plante discrète aux effets multiples

Originaires d’Amérique du Nord, les ambroisies (à feuilles d’armoise, trifide ou à épis lisse) s’installent durablement en France. Parcelles agricoles, bords de route, friches ou zones urbaines : aucun milieu n’est épargné. Leur développement impacte la flore locale, dégrade la qualité des récoltes et pénalise les rendements. En élevage, la présence de graines dans les lots peut entraîner le déclassement des récoltes destinées à l’alimentation animale, en vertu de la directive européenne 2002/32/CE.

Un enjeu de santé publique et économique

Côté santé, le constat est alarmant : plus d’un million de personnes seraient allergiques à l’ambroisie en France, selon l’Anses. Rhinites, toux, asthme… les symptômes surviennent en fin d’été, en période de pollinisation. Le coût annuel pour la collectivité est estimé à 59 millions d’euros. Pourtant, la problématique reste insuffisamment prise en compte : peu de contrôles, des consignes parfois floues, et une application hétérogène sur le territoire.

Une cartographie pour suivre l’invasion

Les outils d’aide à la décision progressent : il est désormais possible de visualiser la présence d’ambroisie sur une parcelle grâce à l’imagerie satellite couplée à des algorithmes d’identification. Une technologie déjà testée dans plusieurs régions, notamment dans la vallée du Rhône et le Centre de la France, où la plante est très implantée. Ces outils permettent d’intervenir de façon ciblée, limitant la dissémination et améliorant l’efficacité des traitements, sans citer de solutions commerciales spécifiques.

La lutte contre l’ambroisie passe par la coordination de tous les acteurs : collectivités, agriculteurs, techniciens, et décideurs. Les Journées nationales organisées du 15 au 30 juin offrent l’occasion de faire le point, de sensibiliser, et surtout, de renforcer les stratégies locales. Car face à cette plante interdite, l’inaction ou le hasard ne sont pas des options.