Comment stocker les grains sans produits phytosanitaires
Stocker les grains sans insecticides ni fongicides est possible, à condition d’anticiper et de respecter une rigoureuse hygiène des installations, une gestion précise de l’humidité et de la température, et un suivi régulier des stocks. Voici les méthodes à mettre en œuvre pour préserver la qualité des récoltes naturellement.
Préparer, nettoyer et sécuriser les installations
Un stockage réussi commence par un nettoyage complet des silos et du matériel associé. Chaque résidu de récolte, poussière ou débris peut devenir un foyer d’insectes ou de moisissures. Il est essentiel d’éviter de mélanger du vieux grain avec la nouvelle récolte, et de protéger les lieux contre les nuisibles extérieurs grâce à des filets, grillages ou fermetures étanches.
Le tri et le nettoyage des grains eux-mêmes permettent aussi de limiter les risques en éliminant brisures, impuretés et insectes déjà présents.
Maîtriser l’humidité, la température et surveiller le stock
L’humidité et la chaleur sont les principaux ennemis de la conservation. Les grains doivent être séchés en dessous de 15 % d’humidité, idéalement 13-14 %, avant leur mise en silo. Une ventilation régulière, notamment en automne et en hiver, permet d’abaisser rapidement la température sous 12 °C, rendant l’environnement défavorable aux insectes.
Le suivi ne s’arrête pas là : la surveillance régulière de la température, de l’humidité et la recherche d’éventuelles traces de moisissures ou nuisibles sont indispensables. Des échantillons peuvent être prélevés pour détecter tout problème dès son apparition.
Des solutions physiques et naturelles pour une conservation efficace
Au-delà de l’hygiène et du contrôle climatique, plusieurs alternatives renforcent la protection des grains. La terre de diatomée, utilisée en complément du nettoyage, agit comme barrière naturelle contre les insectes. Le stockage hermétique en big-bags à double couche, en silos enterrés ou en boudins plastiques limite l’apport d’oxygène et freine la prolifération des organismes indésirables.
Ces méthodes, certaines inspirées de pratiques ancestrales revisitées, prouvent qu’il est possible de conserver les grains durablement sans recourir aux produits phytosanitaires. Elles exigent rigueur et vigilance, mais offrent une solution adaptée aux démarches d’agriculture biologique ou raisonnée.