Transitions : le programme coopératif de Vivescia fait école
Lancé en 2023, Transitions fédère déjà près de 600 agriculteurs autour d’une agriculture régénératrice et bas carbone. Deux ans après son lancement, le programme s’impose comme un modèle de coopération pour la décarbonation des filières végétales et inspire d’autres groupes, à commencer par Noriap.
Un modèle coopératif en pleine expansion
En fédérant 600 agriculteurs et de nombreux partenaires industriels, Vivescia pose les bases d’un modèle coopératif capable d’amorcer la transition agricole à grande échelle. Avec plus de 500 000 tonnes de grains déjà engagées et un objectif de 1 000 agriculteurs à l’horizon 2030, le dispositif montre qu’une telle transition peut devenir réalité, à condition d’unir les forces des filières et des partenaires économiques.
« L’objectif n’est pas de générer un Ebitda additionnel pour Vivescia, mais de créer une valeur économique et environnementale tangible pour les agriculteurs », résume Valérie Frapier, directrice du programme Transitions et de la RSE du groupe coopératif. Conçu pour accompagner les exploitations vers des pratiques régénératrices, le dispositif associe aujourd’hui 600 producteurs représentant plus de 500 000 tonnes de grains, soit près de 17 % de la collecte de Vivescia.
Un accompagnement collectif et mesurable
Transitions s’appuie sur un suivi agronomique fin et sur la gestion de la donnée environnementale comme levier de performance. Plus de 50 techniciens ont été formés et 7 millions d’euros ont déjà été reversés aux 400 premiers agriculteurs engagés, afin de financer des leviers agronomiques innovants et d’encourager la maîtrise du carbone et la régénération des sols.
Le dispositif privilégie une approche par les résultats plutôt que par les moyens. « Les agriculteurs conservent la liberté de choisir leurs leviers », souligne Valérie Frapier. L’analyse des itinéraires techniques permet de valoriser les données collectées, déjà 500 000 points sur les deux premières années, pour mesurer concrètement les gains de performance et de résilience. Au-delà de la technique, la dynamique collective joue un rôle clé : échanges entre pairs, sessions terrain et formations renforcent la montée en compétence des exploitants et des équipes coopératives.
Un modèle ouvert et duplicable
Fort de son succès, Transitions est désormais dupliqué par d’autres coopératives. Noriap a intégré 66 agriculteurs en phase de pré-diagnostic, tandis que Val France et d’autres structures étudient son adoption. L’approche se veut « open source », adaptable aux contextes pédoclimatiques et aux spécificités économiques locales.
Côté partenariats, Vivescia a fédéré un écosystème complet : industriels de la boulangerie (Puratos, Vandemoortele, Mademoiselle Desserts), brasseurs (Heineken, Castelain, Caulier, Suntory, Pernod Ricard), et entreprises d’ingrédients comme Griffith. Des collaborations scientifiques avec UniLaSalle et Inrae, ainsi qu’un démonstrateur installé à la ferme Hectar, complètent l’ensemble.
Vers Transitions 2030
Alors que s’ouvre la troisième année du programme, une nouvelle phase stratégique se prépare pour 2026 : Transitions 2030. Objectif : accompagner durablement les agriculteurs jusqu’à la fin de la décennie pour amplifier la décarbonation, régénérer les sols et renforcer la résilience face aux aléas climatiques. « La réussite de cette transformation dépendra de la capacité à mobiliser l’ensemble des acteurs des filières », conclut Valérie Frapier. « Seule une coalition solide, des producteurs jusqu’aux consommateurs, permettra de bâtir une agriculture d’avenir, à la fois productive, régénératrice et créatrice de valeur. »