Agroécologie

Nappes phréatiques : 9 niveaux sur 10 en baisse au 15 juillet


La situation hydrogéologique continue de se détériorer en France métropolitaine : au 15 juillet 2025, 90 % des nappes affichent une baisse de niveau. Quelques zones font exception, mais les prévisions estivales sont majoritairement pessimistes.

La nappe de la Durance fait partie des zones stables, grâce à l’irrigation excédentaire. - © Travelview de Getty Images
La nappe de la Durance fait partie des zones stables, grâce à l’irrigation excédentaire. - © Travelview de Getty Images

Les nappes phréatiques françaises subissent l’impact cumulé de la chaleur estivale et de faibles recharges. Résultat : une baisse généralisée des niveaux qui ne laisse guère d’optimisme pour les semaines à venir.

Un été peu propice à la recharge

La période estivale n’est guère favorable à la remontée des niveaux. Les rares précipitations estivales profitent essentiellement aux sols et à la végétation, sans alimenter efficacement les nappes. Résultat : au 15 juillet, 90 % des niveaux sont orientés à la baisse, contre 87 % à la fin juin. Une dégradation continue s’observe dans plusieurs zones, notamment sur le littoral du Languedoc, fortement sollicité par les prélèvements en eau potable et de loisir pour le tourisme, et dans le nord-est du Massif central.

Des nappes très contrastées selon les régions

Toutes les nappes ne réagissent pas de la même manière. Celles des alluvions et formations tertiaires du Bas-Rhône et de la Durance restent stables, grâce à une irrigation excédentaire qui permet une recharge indirecte. Cette dynamique est précieuse pour l’alimentation en eau potable et le maintien des écosystèmes.

Ailleurs, les contrastes sont forts selon les précipitations récentes et la réactivité des aquifères. Les nappes inertielles, comme celles du Bassin parisien ou du couloir Rhône-Saône, affichent des niveaux proches ou au-dessus des normales. À l’inverse, les nappes réactives du nord et de l’est sont souvent sous les normales, comme sur le littoral de l’Artois ou à la bordure est du Bassin parisien.

Inquiétude persistante dans le sud

Le sud de la France montre des signaux alarmants. Dans le Roussillon et les Corbières, les niveaux restent bas à très bas. La situation de la nappe des alluvions de l’Aude s’est également détériorée. Quelques rares zones bénéficient toutefois d’une amélioration, comme la Corse, les Causses du Quercy ou encore le socle du Cotentin, grâce à des pluies localisées sur des nappes très réactives.

La situation hydrique se dégrade sur tout le territoire, à cause de la faible recharge des nappes.  - © BRGM
La situation hydrique se dégrade sur tout le territoire, à cause de la faible recharge des nappes. - © BRGM

Des prévisions majoritairement pessimistes

La tendance actuelle laisse présager une poursuite de la vidange estivale. À moins de précipitations exceptionnelles sur des zones sensibles, la situation ne devrait pas s’améliorer. Si les nappes inertielles du Bassin parisien et de l’Est Lyonnais pourraient conserver des niveaux favorables, les perspectives sont sombres pour la plaine du Roussillon. Dans le reste du territoire, les prévisions varient : plutôt pessimistes au nord et au centre, plus favorables dans le sud, à l’exception des Pyrénées-Orientales et de l’Aude.

À mi-été, la France fait face à un déséquilibre croissant entre les besoins en eau et les capacités de recharge des nappes. Cette situation renforce l’urgence d’une gestion raisonnée et territorialisée de la ressource hydrique.