Définitions

Biocontrôle

  • Anne-Laure Thadée
  • Le ( mis à jour le )
  • Protection des cultures

Le biocontrôle regroupe des solutions de protection des cultures inspirées de la nature, utilisant des organismes vivants, des micro-organismes, des substances naturelles ou des médiateurs chimiques pour réguler les bioagresseurs. Intégré à la protection intégrée des cultures, il contribue à réduire l’usage des produits phytosanitaires, à préserver la biodiversité et à limiter les impacts sur l’environnement, tout en répondant aux attentes d’une agriculture plus durable.

Biocontrôle
Biocontrôle

Une approche fondée sur la nature

Le biocontrôle regroupe l’ensemble des méthodes de protection des cultures qui s’appuient sur des mécanismes et interactions naturels pour prévenir ou réduire l’impact des organismes nuisibles. Son objectif n’est pas d’éradiquer les bioagresseurs, mais de réguler leurs populations afin de maintenir un équilibre au sein des écosystèmes agricoles. En France, il bénéficie d’une définition réglementaire inscrite dans le Code rural et dans le Règlement (CE) 1107/2009. Il constitue l’un des piliers du Plan Écophyto et s’inscrit dans la stratégie européenne « Farm to Fork », qui vise à réduire l’usage des produits phytopharmaceutiques.

Quatre grandes familles de solutions

La réglementation distingue quatre catégories de biocontrôle : les macro-organismes auxiliaires (insectes, acariens ou nématodes prédateurs ou parasites naturels), les micro-organismes (champignons, bactéries ou virus pathogènes pour les bioagresseurs), les médiateurs chimiques (comme les phéromones utilisées pour la détection ou la confusion sexuelle des insectes) et les substances naturelles (extraits végétaux, huiles essentielles, minéraux comme le kaolin).

Un pilier de la protection intégrée des cultures

Le biocontrôle s’inscrit dans la protection intégrée des cultures (PIC), qui combine plusieurs leviers complémentaires : mesures prophylactiques (nettoyage, désinfection, filets, rotations), choix de variétés résistantes, diversification des cultures, suivi des populations et interventions ciblées uniquement lorsque les seuils sont atteints. Cette approche permet de limiter le recours aux produits phytosanitaires conventionnels tout en préservant la biodiversité.

Atouts et limites

Les solutions de biocontrôle offrent un faible impact sur l’environnement et les pollinisateurs, réduisent les intrants chimiques, minimisent les résidus sur les récoltes et limitent le risque de résistances. Leur efficacité reste cependant souvent spécifique à un ravageur ou un contexte donné, dépend des conditions climatiques et nécessite un savoir-faire technique pour une application optimale.

Un marché en plein essor

En forte croissance depuis 2015, le marché du biocontrôle bénéficie des évolutions réglementaires, des innovations technologiques et d’une demande accrue pour une agriculture plus durable. Les applications concrètes sont nombreuses, comme la confusion sexuelle contre le ver de la grappe en viticulture, le lâcher de trichogrammes contre les carpocapses en arboriculture ou encore l’utilisation de filets anti-insectes et d’auxiliaires en maraîchage.