Définitions

Cuivre


Longtemps indispensable pour protéger les cultures contre les maladies fongiques, le cuivre soulève aujourd’hui des questions cruciales : comment concilier efficacité agronomique, respect des réglementations et préservation des sols ?

Cuivre
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Un rôle encore central pour certaines productions

Fongicide historique et pilier de la protection en agriculture biologique, le cuivre fait aujourd’hui l’objet d’une vigilance accrue. Utilisé depuis plus d’un siècle, notamment sous forme de bouillie bordelaise, il agit à la fois comme fongicide et comme bactériostatique. S’il peut aussi corriger certaines carences en oligo-éléments, cet usage est marginal comparé à son emploi phytosanitaire. Persistant dans les sols, toxique pour les organismes aquatiques, il est soumis à des restrictions de plus en plus strictes. Réduire son usage sans perdre en efficacité demande une approche technique fine et des solutions adaptées aux réalités du terrain, en particulier dans les filières où peu d’alternatives efficaces sont disponibles, comme la vigne ou la pomme de terre.

Une réglementation de plus en plus restrictive

Le cuivre ne se dégrade pas. Il s’accumule dans les sols, surtout dans les parcelles régulièrement traitées, et menace l’équilibre biologique en affectant la microfaune et la décomposition de la matière organique. Sur sols acides, il peut aussi migrer vers les nappes, avec des effets toxiques sur les milieux aquatiques. Ces impacts écotoxicologiques justifient son classement comme « substance candidate à la substitution ».

En réponse à sa toxicité environnementale, l’usage du cuivre est limité par la réglementation européenne : pas plus de 28 kg/ha sur 7 ans, avec un plafond annuel de 4 kg/ha. Ces restrictions s’appliquent à toutes les formes d’agriculture, bien que l’agriculture biologique y soit souvent plus dépendante. Résultat : un casse-tête pour les producteurs, mais aussi une opportunité d’accompagnement technique renforcé pour les TC.

Réduire, substituer… et accompagner intelligemment

Les pistes pour sortir de la dépendance au cuivre existent : sélection variétale, biocontrôle, outils d’aide à la décision, techniques prophylactiques… Mais leur efficacité reste souvent partielle ou aléatoire. Dans certains cas, la suppression brutale du cuivre remettrait en cause la viabilité de certaines filières bio. Le rôle du conseil est donc clé pour tester, adapter et combiner ces leviers selon les contextes locaux.

Le cuivre ne disparaîtra pas du jour au lendemain. Mais sa réduction est inévitable, pour des raisons à la fois réglementaires, écologiques et sociétales. Les technico-commerciaux ont ici une carte à jouer : proposer des stratégies de transition crédibles, accompagner les essais d’alternatives, et construire avec les producteurs une protection des cultures plus durable.