Agrotendances

Comment valoriser efficacement les produits organiques à la ferme ?


Face aux défis de durabilité, de souveraineté des ressources et de résilience climatique, la valorisation des produits organiques devient un levier stratégique pour les exploitations agricoles. Compost, méthanisation ou nouvelles voies de bioconversion : cette fiche pratique vous aide à guider les agriculteurs dans le choix, l’usage et l’intégration agronomique des produits résiduaires organiques (Pro), tout en respectant la réglementation et en maximisant les bénéfices pour les sols et les cultures.

Comment valoriser efficacement les produits organiques à la ferme ?
Comment valoriser efficacement les produits organiques à la ferme ?

Objectif

Aider les exploitants à intégrer efficacement les produits organiques (composts, digestats, biodéchets…) dans leur système de culture, pour améliorer la fertilité des sols, réduire la dépendance aux intrants et répondre aux enjeux environnementaux.

1. Identifier les sources de produits organiques

  • Sur l’exploitation : effluents d’élevage, résidus de cultures, déchets de transformation.

  • Hors ferme : biodéchets triés à la source, matières issues des collectivités ou de l’agro-industrie.

→ Conseil : Vérifier l’origine et la qualité du produit, ainsi que sa traçabilité.

2. Choisir le mode de valorisation adapté

Mode Description Produits obtenus
Compostage Procédé aérobie, facile à mettre en œuvre Compost stable, riche en humus
Méthanisation Procédé anaérobie, plus technique Biogaz + Digestat fertilisant
Autres (bioconversion…) Filières émergentes (insectes, extraction) Aliments, matériaux, bioplastiques

→ Conseil : Adapter le choix au type de matière organique disponible, aux objectifs de l’exploitant et aux débouchés locaux.

3. Intégrer les PRO dans le raisonnement agronomique

  • Analyser le produit : Teneurs en MO, N, P, K, forme de l’azote (organique / ammoniacale).

  • Ajuster les doses : Intégrer dans le plan de fumure en tenant compte des besoins de la culture.

  • Respecter le calendrier : Apporter au bon moment selon la culture, le sol et le climat.

→ Conseil : Privilégier les apports avant les cultures à forte demande en azote ou à fort enracinement.

4. Appliquer les bonnes pratiques

  • Tri et collecte à la source : Indispensable pour garantir la qualité sanitaire du produit.

  • Contrôle du procédé : Température, humidité, maturation (compostage), stabilité du digestat.

  • Respect des normes : Vérifier les normes (NF U44-051 pour composts, NF U44-095 pour digestats) et la conformité aux règles d’épandage.

→ Conseil : Sensibiliser les producteurs à l’importance du tri et du suivi du processus de traitement.

5. Organiser la valorisation à l’échelle locale

  • Mutualiser les équipements : Plateformes de compostage ou unités de méthanisation collectives.

  • Contractualiser les flux : Sécuriser les débouchés et répartir les responsabilités.

  • Ancrer dans la rotation : Intégrer les apports dans la planification pluriannuelle des cultures.

→ Conseil : Favoriser les coopérations entre agriculteurs, collectivités et industriels locaux.

6. Anticiper les enjeux futurs

  • Réglementation : Obligation de tri à la source généralisée (loi de transition énergétique).

  • Souveraineté fertilisante : Moins de dépendance aux engrais importés.

  • Résilience climatique : Sols enrichis en MO = meilleure rétention d’eau et séquestration de carbone.

→ Conseil : Positionner les PRO comme levier stratégique dans la transition agroécologique.

Le rôle du conseiller

  • Diagnostiquer les ressources et besoins de l’exploitation.

  • Orienter vers les bons outils de valorisation.

  • Intégrer les PRO dans un plan de fertilisation cohérent.

  • Faciliter les démarches réglementaires et la mise en réseau des acteurs du territoire.