Agrotendances

Agriculture digitale pour la protection des plantes : les enseignements de l’étude Phyteis/ADquation


L’étude « L’agronomie digitale : le regard et les attentes des prescripteurs et utilisateurs », réalisée par Phyteis, en collaboration avec ADquation, a exploré les perceptions et les attentes du monde agricole face à l’essor de l’agronomie digitale. Cette enquête s’est déroulée en deux phases, qualitative et quantitative, afin de comprendre l’état d’esprit des prescripteurs (distributeurs, coopératives, conseillers) et des utilisateurs vis-à-vis des outils numériques concernant la protection des plantes.

Julien Derouville, responsable santé et responsable agronomie digitale chez Phyteis - © PERENOM www.perenom.pro
Julien Derouville, responsable santé et responsable agronomie digitale chez Phyteis - © PERENOM www.perenom.pro

L’étude « L’agronomie digitale : le regard et les attentes des prescripteurs et utilisateurs » réalisée auprès de la distribution du 14 février au 13 mars 2024 par ADquation pour Phyteis et dont les résultats ont été diffusés le 26 mars 2025, a pour objectif de comprendre l’état d’esprit et la façon de penser des prescripteurs, distributeurs et agriculteurs par rapport au digital et d’identifier les processus de choix d’un outil digital.

« Nous voulons aider nos adhérents à identifier les bons interlocuteurs sur ce marché, travailler un positionnement adéquat pour leurs outils actuels et futurs et avoir des clés pour les présenter au mieux », indique Julien Derouville, responsable santé et responsable agronomie digitale chez Phyteis.

L’enquête est structurée en deux phases : une partie qualitative et une autre quantitative.

Des équipes aux tailles et aux missions variées

La taille des équipes dédiée varie considérablement, allant d’une à quarante personnes.

Les résultats montrent que 20 des 32 structures ont plusieurs salariés travaillant sur l’agronomie digitale et les nouvelles technologies. La taille des équipes dédiée varie considérablement, allant d’une à quarante personnes. Leurs missions sont diversifiées et incluent la sélection et le référencement des OAD, l’analyse des données, la formation des adhérents, la veille technologique et le pilotage d’essai.

« La présence d’un seul salarié pour porter l’agronomie digitale n’est pas forcément incompatible avec l’instauration d’un pôle ou d’un service dédié à cette activité », précise Julien Derouville.

Les acteurs distinguent trois grands ensembles dans les propositions digitales sur la protection des cultures : la traçabilité des pratiques, le pilotage des applications dans les parcelles et les aides à la prise de décisions techniques. Si les outils numériques sont perçus comme des aides précieuses pour anticiper et orienter les décisions, les agriculteurs et les prescripteurs s’accordent sur le fait qu’ils ne doivent pas remplacer l’agriculteur dans sa prise de décision.

Les conseillers, premières sources d’information

Les prescripteurs s’appuient sur la veille internet, la presse agricole et les salons.

Les agriculteurs s’informent principalement auprès de leurs conseillers et par le bouche-à-oreille. Les prescripteurs s’appuient sur la veille internet, la presse agricole et les salons pour identifier les solutions digitales. Les critères de choix d’une solution digitale pour les prescripteurs sont la pertinence, l’intérêt économique et la facilité d’utilisation. Les agriculteurs partagent ces critères, en ajoutant l’importance du conseil et du soutien de proximité.

Les acteurs attendent avant tout de leurs fournisseurs de solutions numériques de la proximité, de la fiabilité, une bonne prise en compte des réalités agricoles et un SAV de qualité.

Les résultats quantitatifs sont en phase avec les résultats qualitatifs. Les agriculteurs sont partagés sur l’utilité du numérique pour la protection des cultures : la moitié estime que c’est utile quand l’autre moitié considère que ce n’est pas utile.

La diminution des intrants est le bénéfice le plus recherché

Les principaux avantages perçus sont la diminution des quantités de produits phytosanitaires utilisés (24 %) et une meilleure anticipation des traitements (15 %). Le coût des technologies est le principal frein à l’utilisation du numérique pour la protection des cultures, cité par 38 % des agriculteurs. La difficulté d’utilisation et le niveau technique nécessaire sont également un frein important pour 17 % des agriculteurs. Pour tout ce qui concerne le numérique pour la protection des cultures, 41 % des agriculteurs s’informent auprès de leur distributeur et 21 % auprès de la Chambre d’agriculture. Mais 33 % des agriculteurs ne recherchent pas d’informations sur le numérique pour la protection des cultures.

L’utilisation du numérique et critères de choix

  • 50 % des agriculteurs l’utilisent pour l’aide à la prise de décisions techniques.
  • 51 % pour l’application des produits phytosanitaires dans les parcelles.
  • 91 % des agriculteurs utilisent le numérique pour décider du bon moment pour appliquer les produits.
  • Le choix des outils numériques pour la prise de décision technique est en premier lieu basé sur la recommandation du conseiller (66 % des agriculteurs).
  • La facilité d’utilisation est également un critère important (62 %)

Évolution de l’usage

  • 59 % des agriculteurs utilisateurs de numérique pour la protection des cultures envisagent d’en utiliser davantage dans les 2 à 3 prochaines années
  • Parmi les usages envisagés par les agriculteurs, on trouve la prévision et anticipation des risques (36 %) et la décision des moments d’intervention (27 %).
  • Robotique et réglementation : Seul 0,3 % des agriculteurs utilisent actuellement des robots pour la protection des plantes. Cependant, 10 % des agriculteurs envisagent d’y avoir recours dans les 2 à 3 prochaines années.
  • Une majorité significative d’agriculteurs (67 %) seraient intéressés par une application facilitant l’accès aux informations réglementaires.

Concepts clés et définitions : #Produits phytosanitaires