Transition bas carbone : les fabricants d’engrais accélèrent la cadence
Réduction des émissions, innovations produits et économie circulaire : les fabricants d’engrais multiplient les initiatives environnementales. De Compo Expert à Terrial, en passant par Yara ou ICL, les stratégies se renforcent et les budgets se diversifient.

Des technologies pour réduire les émissions
Compo Expert déploie des engrais à base d’ammoniaque et de sulfate de potasse bas carbone, avec une réduction d’émissions allant de 60 à 95 %. EuroChem mise depuis longtemps sur ses engrais avec inhibiteurs (Entec) et améliore ses process industriels à Anvers pour réduire l’empreinte carbone. Yara promeut les formes d’azote les moins émissives et les premiers engrais bas carbone en France, tandis qu’ICL vise -30 % d’émissions d’ici à 2030 et la neutralité carbone en 2050.
Innovations produits et logistique responsable
La R&D se concentre aussi sur l’efficacité agronomique. Violleau et Eliard SPCP travaillent sur des additifs et bactéries pour améliorer la disponibilité du phosphore. Terrial et Hello Nature privilégient les matières premières issues de l’économie circulaire, tout comme Ets Lautier & Germiflor qui valorisent les résidus agricoles locaux avec leur compostage breveté Cronops. ICL met en avant ses enrobages biodégradables (eqo.x) et ses gammes issues du recyclage du phosphore. Côté logistique, Compo Expert, EuroChem et Terrial favorisent le fluvial et le ferroviaire, tandis que Lautier & Germiflor ou Sumi Agro intègrent le recyclage et la réduction des emballages.
Budgets variables mais en hausse
Les moyens consacrés à l’environnement varient : 4 M€ pour Lautier & Germiflor, ou encore 1 % du chiffre d’affaires pour Hello Nature. Chez Compo Expert, environ 5 % du CA, via la R&D, est consacré à l’innovation environnementale. D’autres, comme Plantin ou Yara, intègrent ces efforts dans leurs investissements globaux, sans budget isolé. En RSE, de 50 à 75 000 € sont investis chaque année par Sumi Agro.
Si les approches diffèrent, un même constat s’impose : les grands acteurs comme les PME font de la transition bas carbone et circulaire un levier stratégique. Un virage déjà visible dans les gammes commercialisées et qui s’intensifiera avec les prochaines réglementations.