Engrais : prix, climat, géopolitique… la triple pression qui inquiète les fournisseurs
Prix des céréales et des matières premières, réglementation européenne et nationale, tensions géopolitiques et climat : autant de facteurs qui, selon les fournisseurs d’engrais, vont influencer de manière décisive les prochaines campagnes.

Le poids des prix et de la rentabilité
Pour Compo Expert, le prix des céréales et des intrants conditionnera directement les arbitrages des agriculteurs, notamment sur les biostimulants jugés optionnels en période de crise. Plusieurs acteurs (ICL, Van Iperen, Eliard SPCP, Sumi Agro) soulignent aussi le risque d’« effet ciseaux » entre cours des cultures et coûts des fertilisants, pesant sur la rentabilité des exploitations.
Des réglementations de plus en plus structurantes
Les réponses convergent sur l’importance croissante des normes : homologations RUE pour les biostimulants (Compo Expert), réduction des apports chimiques (Plantin), pression sur le cadmium ou la volatilisation (Violleau), ou encore cahiers des charges filières (Terrial). Le MACF/CBAM, qui entrera en vigueur en 2026, est cité par EuroChem, ICL, Timac Agro et Yara comme un futur facteur majeur sur les coûts et les stratégies commerciales.
Géopolitique, climat et attentes sociétales
La guerre en Ukraine, les tensions USA-Chine ou encore l’instabilité au Moyen-Orient sont des variables incontournables (EuroChem, Plantin, Yara). À cela s’ajoutent les impacts du changement climatique - stress hydrique, alternance chaud/froid - rappelés par Compo Expert, ainsi que des attentes croissantes sur la durabilité, la traçabilité et la valeur ajoutée des services (Hello Nature, Lautier, Timac Agro, Terrial).
Entre volatilité des prix, pression réglementaire et instabilité géopolitique, les prochaines campagnes s’annoncent complexes. Mais les fournisseurs partagent un cap : accompagner les agriculteurs vers plus de durabilité et d’efficience.