Biostimulants : Trois leviers pour structurer les campagnes de demain
Stress climatiques, contraintes économiques et pression réglementaire : les fournisseurs de biostimulants anticipent une évolution rapide du marché. À la clé, des campagnes à venir sous tension, mais aussi de nombreuses opportunités de développement.

Des conditions climatiques de plus en plus décisives
Sécheresse, alternance chaud/froid, pics de chaleur ou excès d’eau : les stress abiotiques s’intensifient et touchent toutes les cultures. Une majorité d’acteurs estiment que ces aléas vont renforcer l’intérêt pour les biostimulants, positionnés comme outils d’adaptation. Plusieurs soulignent l’importance de proposer des solutions ciblées, avec des preuves d’efficacité solides, pour répondre à cette demande croissante.
Un contexte économique incertain mais moteur
Les cours des engrais, des céréales ou la trésorerie des agriculteurs sont cités comme des facteurs clés par Adama, Amiroy, Angibaud, Frayssinet ou encore Olmix. Si la fragilité financière peut freiner les achats, elle peut aussi, paradoxalement, favoriser le recours aux biostimulants lorsque ceux-ci permettent d’optimiser l’usage des intrants classiques. D’où l’élaboration d’offres intégrées, comme celles de Corteva, UPL ou Yara, misant sur l’efficience, qui voient le jour.
Une réglementation qui structure l’offre
Le cadre réglementaire - qu’il s’agisse des restrictions phytosanitaires, des normes européennes sur les additifs agronomiques ou de l’accès au marché via des dossiers techniques solides - est unanimement cité comme un enjeu central. Lallemand, Hello Nature, Koppert, Compo Expert, UPL ou encore BIO3G insistent sur la nécessité de sécuriser l’homologation, de structurer la reconnaissance des effets, et d’intégrer les biostimulants dans les itinéraires techniques. Chez Syngenta France, on rappelle que la taille du marché est certes limitée et qu’il faut le structurer, mais surtout harmoniser les réglementations nationales avec celles de l’Europe pour créer un environnement plus sécurisé pour les investissements. De même pour de nombreux fournisseurs, le soutien via les dispositifs publics (France 2030, PAC) est aussi vu comme un levier possible pour pérenniser leur développement.
Face à ces enjeux croisés, le secteur entre dans une phase de maturité. L’enjeu n’est plus seulement de proposer des produits, mais de bâtir des solutions intégrées, éprouvées, et adaptées aux réalités du terrain.