« Doubler notre capacité pour répondre au besoin croissant des marchés » - Philippe Cognet, Hello Nature
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Biostimulants : cap sur la montée en puissance
Hello Nature double sa capacité de production en Italie pour accompagner une demande européenne et mondiale en forte croissance. Rencontre avec Philippe Cognet, directeur commercial du Groupe Hello Nature, qui revient sur la dynamique du marché, les usages des peptides végétaux et les perspectives à venir.

Agro Matin : Pourquoi avez-vous doublé la capacité de production de votre site italien ?
Philippe Cognet : La capacité de production de nos deux sites, situés en Italie et aux Etats-Unis, n’arrivait plus à couvrir les besoins des marchés. Au niveau mondial, nous observons une croissance moyenne de 12 à 14 % sur ce segment, avec des zones en plus forte accélération comme certains marchés asiatiques, indiens ou sud americains qui dépassent largement cette moyenne. L’Europe, au sens géographique large, est un marché plus mature où l’utilisation des biostimulants reste la plus importante. Au-delà des marchés historiques des cultures spécialisés, les grandes cultures connaissent une croissance forte, notamment en Europe de l’Est, grâce à l’efficience d’utilisation de l’azote (NUE) apportée par les biostimulants. Le doublement de la capacité de production de notre usine historique en Italie nous permet de mieux servir les marchés européens, asiatiques, indiens et Africains.
En quoi vos peptides végétaux constituent-ils le cœur de votre offre ?
Philippe Cognet : Nous sommes les premiers à avoir développé le concept de peptides végétaux biostimulants il y a moins de 15 ans. Cette technologie, que nous appelons Peptides Stimulateurs de Plantes (PSP), sert de base à tous nos biostimulants. Ils peuvent être utilisés seuls ou en combinaison notamment avec des Oligo Eléments, sous forme liquide ou poudre soluble. En association, ils permettent par exemple de réduire de 15 à 20 % les quantités d’engrais NPK solubles nécessaires ou encore de créer la première gamme de Bio-chélates pour l’agriculture, notamment utilisée sur les vignes champenoises. La Champagne a été notre tout premier marché en France pour ces bio-chélates et nous en très sommes fiers, compte tenu du niveau d’exigence de ce marché. Nous pensons qu’à l’avenir la demande en bio-chélate va exploser. Dans l’ensemble, cette large gamme nous permet de proposer des biostimulants à tous les agriculteurs, selon leurs contraintes budgétaires.
Beaucoup de ces peptides améliorent la physiologie de la plante et permettent de répondre aux quatre revendications des biostimulants : efficience d’utilisation des éléments nutritifs, tolérance au stress abiotique, amélioration des caractéristiques qualitatives et de la disponibilité des éléments nutritifs dans le sol et la rhizosphère. Mais d’autres peptides possèdent des qualités qui restent encore à découvrir ! Nous savons que certains d’entre eux auront des utilités autres que biostimulantes, par exemple pour mieux lutter contre les attaques des bioagresseurs.
Que faudrait-il pour libérer pleinement ce potentiel ?
Philippe Cognet : Le cadre réglementaire actuel limite certaines avancées. C’est pour cela que nous attendons impatiemment que la réglementation européenne puisse évoluer sur la classification et l’homologation notamment avec des avancées rapides en matière de biocontrôle. En parallèle, les investissements industriels et R&D permettent déjà d’anticiper la montée en charge. La campagne de printemps a été un peu plus tendue cette année car nous avions déjà commencé les travaux d’expansion de l’usine et devions réduire quelque peu la production pour permettre ces travaux. Si cela s’est parfois ressenti sur certains délais de livraison, nous avons globalement réussi à satisfaire tous nos clients avec nos partenaires. Cette nouvelle capacité de production apporte une véritable bouffée d’air pour sécuriser et satisfaire la demande croissante de nos biostimulants, en France, en Europe et dans le monde.