L’intelligence artificielle, nouvel allié de terrain pour la filière agricole
Une conférence sur l’IA appliquée à l’agriculture et à l’agroalimentaire a mis en lumière le potentiel de cette technologie pour optimiser les tâches quotidiennes, de la R&D aux opérations sur le terrain. L’agent IA pourrait bientôt devenir un véritable assistant au service des conseillers et agriculteurs.

Du machine learning aux agents intelligents, l’intelligence artificielle évolue rapidement. Mais comment l’adapter aux enjeux agricoles ? Et surtout, comment la rendre utile dès maintenant aux femmes et hommes de terrain ? Le cabinet Oresys a apporté des pistes concrètes lors de son webinaire du 10 juin, disponible en replay.
De la donnée à l’assistant intelligent
Les intervenants, Rémy Caret et Rémi Bellenguez ont d’abord rappelé que l’intelligence artificielle ne se résume pas à un seul outil. Il existe plusieurs niveaux de maturité : le machine learning, qui repose sur des jeux de données propres à chaque entreprise, permet d’automatiser certaines tâches ou de générer des prédictions. Mais un cran au-dessus, l’agent IA combine différents modèles (de traitement du langage, d’analyse d’images, d’optimisation) pour interagir avec les données et les utilisateurs de manière agile. Ce type d’outil peut rapidement être formé à des contextes spécifiques et adapté aux réalités du terrain.
Pour la filière agricole, cela se traduit par des applications très concrètes : automatisation des tâches administratives, aide à la rédaction de rapports, détection d’anomalies sur des images satellites ou drones, simulation d’essais variétaux, etc. Des gains de temps immédiats sont envisageables, notamment pour les techniciens et conseillers en contact direct avec les exploitants.
Par où commencer ?
Oresys insiste : pas besoin d’attendre un grand plan de transformation. L’important reste de démarrer avec un projet pilote bien ciblé, porté par une équipe métier motivée. L’idéal consiste à choisir une tâche à forte valeur ajoutée, répétitive et consommatrice de temps. L’entreprise peut ensuite s’appuyer sur un partenaire externe pour structurer les données, entraîner un modèle, tester un usage. « Le but est de faciliter la coopération entre l’IA et les humains, car une IA seule n’ira pas loin mais un humain accompagné d’une IA ira toujours plus loin qu’un humain seul », rappelle Rémy Bellenguez.
En parallèle, il est essentiel de former les équipes à ces nouveaux outils, et de clarifier la gouvernance : qui pilote le projet, comment sont gérés les droits d’accès aux données, quel est le calendrier de déploiement.
L’IA ne remplacera pas l’expertise humaine, mais elle peut en décupler l’efficacité. Pour les conseillers agricoles, demain, l’intelligence artificielle pourrait bien être le collègue discret mais redoutablement efficace qui gère la paperasse, trie les infos, et anticipe les besoins. À condition de s’y mettre dès aujourd’hui.