Agrostratégie

Pratiques bas-carbone, la Scara certifie ses engagements


La Scara décroche la certification ISO 14067, validant ses efforts en matière de transition bas-carbone. En réduisant les émissions de gaz à effet de serre liées à la fertilisation, elle s’inscrit dans une démarche alignée avec les objectifs SBTi de ses clients malteurs et meuniers.

Philippe Michonneau, Isabelle Williatte et Adel Laoussadi  - © Scara
Philippe Michonneau, Isabelle Williatte et Adel Laoussadi - © Scara

La Scara a annoncé l’obtention de la certification ISO 14067 le 5 février 2025. Délivrée par l’organisme certificateur Control Union, cette certification valide la rigueur et l’efficacité des actions mises en place par la coopérative dans le cadre de sa transition bas-carbone. « C’est à notre connaissance une première au sein des coopératives agricoles », indique Isabelle Williatte, responsable qualité et développement de la Scara.

Améliorer le Scope 3 des clients

« Nos actions s’inscrivent dans l’objectif SBTi, un standard international volontaire destiné à encourager les entreprises à adopter des trajectoires de décarbonation alignées sur l’objectif de +1,5 °C de l’Accord de Paris. Nos clients, présents sur la première et la deuxième transformation, sont dans cette démarche, et le Scope 3, soit l’amont, représente environ 70 % de leurs émissions de gaz à effet de serre. Nous sommes donc particulièrement concernés par la réussite de leurs objectifs de baisse de GES », explique Philippe Michonneau, responsable agronomie, innovation et services de la coopérative.

Optimiser la fertilisation azotée

Les diagnostics carbone montrent que 90 % des émissions de gaz à effet de serre proviennent de la fertilisation chez les adhérents. C’est pourquoi la Scara a mis en place, depuis plusieurs années, une stratégie d’optimisation de la fertilisation azotée des céréales. « Nous pouvons donc proposer à nos clients des céréales bas carbone », poursuit-il.

Parmi les actions engagées figurent la réduction des apports d’azote d’origine minérale, la conservation des sols et de leur microbiologie, l’étude des services écosystémiques, le développement des inhibiteurs d’uréase et d’outils d’aide à la décision, notamment l’analyse de la sève xylémienne pour affiner l’évaluation des besoins des cultures, ou encore la couverture des sols.

« Nos données prennent comme référence l’année 2020. Nous calculons les émissions de gaz à effet de serre avec Carbone Extract d’Agrosolutions. Control Union certifie la fiabilité de nos calculs, ce qui permet à nos clients d’obtenir une validation officielle des émissions de GES sur leur Scope 3 », précise Philippe Michonneau.

Pourquoi avoir choisi la certification ISO 14067 ? « C’est une norme internationale et nous n’en avons pas trouvé d’autres », explique-t-il.

Une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 11 % par tonne d’orges

SBTi demande de réduire les émissions de 36 % entre 2020 et 2030, soit une diminution de 3,6 % par an. Nous sommes sur cette tendance.

En 2024, la démarche a été appliquée aux orges. Un pilote d’orge bas carbone de 132 hectares a été mis en place, réparti sur dix exploitations pour une production de 800 tonnes d’orges bas carbone. Les premiers résultats certifiés révèlent une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 11 % par tonne, représentant déjà plus de 30 % des objectifs SBTi 2030 pour les céréales. « SBTi demande de réduire les émissions de 36 % entre 2020 et 2030, soit une diminution de 3,6 % par an. Nous sommes sur cette tendance », indique Philippe Michonneau.

Deux clients malteurs achètent déjà les orges bas carbone de la Scara. Un meunier rejoindra cette liste en 2025 pour des blés bas carbone. « Ils sont prêts à financer la transition en accordant une prime aux exploitants, qui est supérieure au crédit carbone, souligne-t-il. Il ne faut pas uniquement compenser les surcoûts mais aussi apporter une véritable plus-value à l’agriculteur. » Avec bientôt 280 agriculteurs accompagnés, la Scara entend désormais déployer cette démarche à plus grande échelle.