Agroécologie

Axéréal, Terres Inovia et Unilasalle veulent objectiver l’agriculture régénératrice


Le programme Arpège entend objectiver l’agriculture régénératrice avec des indicateurs, et développer les légumineuses dans la région Centre-Val de Loire. Soutenu par Bpifrance, il rassemble Axéréal, Fertiberry semences, la start-up Genesis, Axa Climate, l’institut technique Terres Inovia et l’école Unilasalle.

Pierre Toussaint, directeur agronomie, Axéréal et Wassila Riah-Anglet, chercheur à Unilasalle - © S.Ay.
Pierre Toussaint, directeur agronomie, Axéréal et Wassila Riah-Anglet, chercheur à Unilasalle - © S.Ay.

« Nous comptons déjà 800 agriculteurs engagés dans notre démarche Cultiv’up en faveur de l’agriculture régénératrice. Notre ambition est de déployer ces systèmes à grande échelle, et pas seulement auprès des exploitations pionnières. Mais pour y parvenir, il faut sensibiliser, disposer des bons indicateurs et mesurer les améliorations attendues », explique Pierre Toussaint, directeur de l’agronomie, des transitions et de l’innovation du groupe Axéréal, lors de la présentation du projet Arpège le 24 février 2025 au Salon de l’agriculture.

3 M€ de Bpifrance

L’objectif du projet Arpège est d’accélérer le développement de l’agriculture régénératrice à grande échelle, en favorisant notamment la production de légumineuses dans le Centre-Val de Loire et en approfondissant les connaissances sur ces pratiques. Il est porté par un consortium réunissant la coopérative Axéréal, Fertiberry Semences, la start-up Genesis, Axa Climate, l’institut technique Terres Inovia et l’école UniLaSalle.

Labellisé par le pôle Vegepolys, il bénéficie d’un financement de 3 millions d’euros de Bpifrance, sur un budget total de 9 millions d’euros, dans le cadre du plan d’investissement France 2030 pour la période 2024-2028. Plusieurs industriels de l’aval soutiennent également la démarche, parmi lesquels Intact Regenerative, la Cooperl, Cargill et Axiane Meunerie.

«  L’agriculture régénératrice repose sur l’allongement des rotations, la couverture des sols et le développement de cultures à faible recours aux intrants, notamment les légumineuses », précise Pierre Toussaint.

Apporter des preuves

La R&D dans les légumineuses a été sous-investie.

Arpège vise d’abord à établir un état des lieux, à travailler sur les rendements des cultures, la gestion des rotations, ainsi que sur l’accompagnement et la formation des agriculteurs. « Il est essentiel d’apporter des preuves des bénéfices agronomiques et environnementaux de ces pratiques, notamment en matière de résilience face au changement climatique, souligne Thomas Monville, manager agronomie chez Axéréal. La R&D dans les légumineuses a été sous-investie : il est majeur de la relancer avec Terres Inovia pour lever les freins à leur culture. »

Les cultures concernées par le projet incluent le pois protéagineux, le soja, le sorgho, les lentilles, le sarrasin, la féverole et le tournesol, des productions répondant à la demande des clients de l’aval, indique Axéréal. Le projet intègre également des plantes dites « de service » (phacélie, trèfle…) utilisées comme couverts végétaux et plantes compagnes.

Arpège s’articule autour de quatre axes stratégiques :

  • Mesurer pour agir : évaluer l’impact des pratiques régénératives sur la santé des sols.
  • Innover pour produire mieux : expérimenter pour améliorer la productivité des cultures à faible intrant.
  • Anticiper le futur : concevoir des rotations adaptées aux défis climatiques à venir.
  • Former et transformer : accompagner les agriculteurs et moderniser les infrastructures de stockage des grains.

100 agriculteurs dans Arpège, 2000 dans Cultiv’Up

Sur les quatre années du programme, 420 parcelles seront suivies chez 100 agriculteurs. Axéréal ambitionne d’engager 2 000 agriculteurs dans l’agriculture régénératrice d’ici 2026. « Une exploitation perçoit en moyenne 3 500 euros d’aides. Nous nous engageons à ce qu’elle reçoive au moins 3 000 euros », précise Pierre Toussaint.

Concepts clés et définitions : #Agriculture régénératrice