Abeilles : trois initiatives pour augmenter les ressources mellifères
« Quelles sont les solutions pour optimiser la production de miel ? », s’interrogeait Dominique Ronceray, le président d’Ada France (Fédération nationale du réseau de développement apicole) en introduction à la Journée nationale du développement apicole, le 21 janvier, à Fabrègues (Hérault). L’augmentation de la ressource mellifère est l’une des réponses apportée. Elle est illustrée au travers de trois initiatives qui ont un point commun : l’exploitation d’une offre florale négligée jusqu’à maintenant. Le programme Apiluz est l’une d’entre elles. Menée par l’association Symbiose, il a été lancé en 2014 en Champagne-Ardenne où 16 agriculteurs laissent une partie de leurs parcelles de luzerne fleurir, sans les faucher, afin que les abeilles puissent se nourrir sur une plus longue période. La variabilité des résultats après une année d’essai ne permet pas encore de dresser de bilan définitif. Mais la prise en compte de l’impact économique « non négligeable pour les partenaires agricoles » ouvre un nouvelle piste de travail : l’allongement de l’intervalle entre deux coupes plutôt qu’une absence totale de fauche. Des premiers résultats avec InterApi Plus avancé, le projet InterApi évalue depuis 2012 l’intérêt des cultures intermédiaires mellifères (CIM) sur la préparation des abeilles à l’hivernage et l’augmentation de leurs chances de survie en zones de grandes cultures. Il en résulte une base de données recensant 38 espèces mellifères destinée à aider les professionnels dans la gestion des intercultures. Fait marquant : « pour la première fois, une étude de terrain a montré un lien significatif entre les surfaces en CIM et le taux de vitellogénine chez les abeilles, lui-même directement relié à la survie hivernale », note Fabrice Allier de l’ITSAP-Institut de l’Abeille. Autre projet, celui du partenariat entre les apiculteurs d’Alsace et EDF avec l’installation de 700 ruches à proximité des centrales hydroélectriques du Rhin. L’intérêt de lancer de telles initiatives avec le Réseau Ferré de France ou encore l’Office national des forêts a été évoqué. Maria Galli