Agrotendances

Nutrigeo de Gaïago : un prébiotique des sols au cœur d’une offre carbone ambitieuse


Le 11 juin, la société bretonne Gaïago a présenté les résultats de son programme « Gaïago carbone », trois ans après son lancement. À la clé : des chiffres prometteurs sur le stockage de carbone dans les sols, et une ambition affichée de massifier l’agriculture régénérative à l’échelle européenne grâce à Nutrigeo, son biostimulant phare.

Nutrigeo de Gaïago : un prébiotique des sols au cœur d’une offre carbone ambitieuse
Nutrigeo de Gaïago : un prébiotique des sols au cœur d’une offre carbone ambitieuse

Un biostimulant pas comme les autres

Homologué comme biostimulant, Nutrigeo est présenté comme le premier prébiotique des sols. Il ne contient pas de micro-organismes vivants, mais stimule la flore microbienne humificatrice déjà présente, notamment les champignons bénéfiques comme les mycorhizes. Sa formule a été étudiée par l’Anses, qui garantit son innocuité. Grâce à un complexe de 40 composés incluant acides organiques, polysaccharides et oligoéléments, il relance les processus naturels de formation d’humus. Comme l’explique le Docteur Abdelrahman Alahmad, chercheur et titulaire de la Chaire de Recherche Biomécanismes pour la vie du Sol (UniLasalle) : « En labo, les mycorhizes se développent 10 semaines après application. Le produit aide à l’assimilation des nutriments, en solubilisant le calcium et le bore. Il augmente l’activité enzymatique et métabolique. » Résultat : les plantes créent plus facilement de biomasse racinaire, et donc stockent plus de carbone sous forme de matière organique. La présence de cette matière organique, qui retient l’eau et la biodiversité du sol, améliore la structure des horizons impactés. Au champ, les effets sont également visibles rapidement, comme l’indique l’équipe de Gaiago : « En 6 mois, on observe un impact mesurable dans plus de 90 % des essais ».

Une offre carbone unique basée sur la mesure réelle

Lancé en 2022, le programme « Gaïago carbone » s’appuie sur l’application annuelle de Nutrigeo, un abonnement de 30 €/ha/an, et la vente de crédits carbone générés à hauteur de 30 €/tonne stockée. « Nous avons une liste d’attente, avec bien plus de demande d’achat que d’offres de vente  », rappelle Vanessa Pezet. À ce jour, 43 298 hectares sont engagés, avec 771 agriculteurs participants. Les premiers résultats montrent un stockage moyen de 9,2 tonnes de carbone organique par hectare sur 3 ans, soit environ 3,1 teqCO₂/ha/an.

Ce qui distingue l’offre de Gaïago : des mesures réelles de terrain, à 10 et 30 cm de profondeur. La mesure du taux de matière organique et de la densité du sol sont réalisées selon les protocoles de la FAO et certifiées par des laboratoires indépendants. Une rigueur qui permet à l’entreprise d’obtenir le Gold Standard, reconnu à l’international pour la certification de crédits carbone.

Des agriculteurs convaincus et des résultats concrets

On peut voir la différence : il y a plus de vers de terre et de champignons, les plantes sont moins malades.

« Les crédits générés ont permis de rentabiliser l’investissement en trois ans », témoigne Armand Sautereau, agriculteur à Avrely dans le Cher. Nous avons stocké l’équivalent de 3.4 tonnes de carbone par an et par hectare, et on peut voir la différence : il y a plus de vers de terre et de champignons, les plantes sont moins malades.» Le système fonctionne sur toutes cultures, y compris en bio, et s’avère particulièrement efficace sur sols hydromorphes ou battants. En parallèle, les participants bénéficient d’un accompagnement via des clubs de fertilité des sols, animés par Gaïago et ses partenaires distributeurs.

Un déploiement en pleine expansion

Fort de ses résultats, Gaïago prévoit de déployer 30 000 hectares supplémentaires en France, Belgique et au-delà. « Le sol est le premier capital d’une ferme », souligne Samuel Marquet, co-fondateur et directeur général. Avec Nutrigeo et son offre carbone, Gaïago entend redonner de la valeur aux sols agricoles, tout en créant des revenus pour les agriculteurs.