« Nous concentrons les métabolites pour aider les plantes à s’adapter » Frédéric Carnec, ICL
ICL lance BEOZ, une nouvelle gamme de biostimulants basée sur la Technologie Metabolite. Ces solutions visent à renforcer la résilience des cultures face aux stress climatiques, tout en améliorant rendement et qualité. Explications de Frédéric Carnec, responsable Agronomie France, ICL Growing Solutions.

Quelle est la différence entre BEOZ et les biostimulants déjà présents sur le marché ?
Frédéric Carnec : Contrairement aux autres biostimulants disponibles, nous agissons sur les métabolites. Ce sont des substances organiques produites par les micro-organismes du sol. Elles apportent de la matière première bénéfique à la plante. Nous avons sélectionné et concentré les substances efficaces pour agir directement sur le métabolisme des plantes, pour leur permettre de déclencher rapidement leurs défenses naturelles face aux stress. Avec le changement climatique, les événements extrêmes arrivent plus souvent, les plantes doivent s’adapter plus vite. BEOZ permet aux culture de réagir plus rapidement et efficacement dans ce contexte de changement climatique.
La gamme BEOZ compte plusieurs références (Adamite, Goldstone, Sard, Garnet) : quels sont les intérêts de chacun ?
Frédéric Carnec : Un biostimulant est souvent vu comme une assurance agronomique, pour garantir une bonne croissance végétative quel que soit le contexte, y compris quand les conditions ne sont pas idéales. Cela évite que la plante se mette en mode survie.On recommande Adamite pour garantir un développement de la croissance végétative, en particulier face aux stress de printemps, comme les températures froides ou les gels. Il est courant que les cultures aient 15 jours d’avance et se soient déjà développées avant les Saints de Glace du mois de mai.
Goldstone a été développé pour maximiser le système racinaire, il donne aux plantes une meilleure capacité d’aller chercher l’eau et les nutriments dans le sol.
Garnet est la solution dédiée à la sécheresse et aux fortes chaleurs. Sard sera quant à lui le plus adapté aux grandes cultures et céréales ou colza : il optimise l’absorption des oligoéléments et la nutrition globale.
Quels résultats concrets les technico-commerciaux peuvent mettre en avant auprès des producteurs, notamment sur les cultures stratégiques comme la vigne, la fraise ou la pomme de terre ?
Frédéric Carnec : Nous avons commencé par cibler les cultures à forte valeur ajoutée, nous avons mesuré une augmentation des rendements, mais aussi d’autres critères de qualité comme la densité du feuillage des fraises ou l’augmentation de la durée de conservation des pommes de terre. Les dernières expérimentations réalisées sur pommes de terre sont très positives : l’apport de BEOZ donne à chaque fois un rendement supérieur à 6 % ! 42 essais sont actuellement en cours en France et plus de 120 en Europe sur 30 cultures.




Comment conseiller d’intégrer BEOZ dans un itinéraire technique existant : plutôt en complément d’un programme de fertilisation ou comme levier en conditions de stress ciblés ?
Frédéric Carnec : Intuitivement, on pourrait être tentés d’utiliser un biostimulant pour répondre à un problème donné, mais ils seront plus efficaces en préventif, en complément d’un programme de fertilisation adapté. Seul Garnet répond exclusivement aux stress spécifiques à la chaleur, mais les dernières années ont toutes été marquées par des périodes de sécheresse. Les autres solutions BEOZ, comme Adamite et Goldstone, agiront sur d’autres effets comme la croissance végétative ou l’absorption des nutriments et seront également parfaitement adaptées en complément d’un programme de nutrition.
Dans un marché des biostimulants en forte croissance mais parfois encore un peu flou, comment ICL garantit-il aux distributeurs et aux agriculteurs la fiabilité scientifique et la valeur ajoutée de BEOZ ?
Frédéric Carnec : Cette nouvelle gamme de biostimulants s’inscrit dans l’évolution naturelle d’ICL. Nous travaillons depuis 5 ans sur son développement, nous lui avons consacré un tiers de notre budget de recherche. Nous avons pris le temps nécessaire pour analyser le marché et développer une solution performante, certifiée biostimulants. C’est aussi pour cela que nous allons faire breveter la Technologie Metabolite utilisée pour créer ces solutions, et que nous sommes en train de faire labelliser nos produits en agriculture biologique.
Nous avons également travaillé avec un expert international, Patrick du Jardin, à l’origine de la définition des biostimulants, sur l’intérêt et l’impact de nos solutions BEOZ d’après la littérature scientifique.
Nous souhaitons également travailler avec tous les partenaires de la distribution, par le biais d’un programme de formations agronomiques terrain, ICL Academy, avec un volet dédié aux biostimulants. C’est nouveau, il faut que le principe soit bien compris et qu’ils aient de bons arguments pour pouvoir le recommander. Nous avons aussi un projet en ligne, qui verra le jour dans quelques mois, avec des outils, des vidéos, des présentations pour expliquer les effets de nos solutions sur chacune des cultures, en complément des formations sur le terrain par nos commerciaux.