Une étude décrypte la perception du bio par les consommateurs
Menée auprès de 2 000 répondants, la nouvelle étude de l’Agence Bio, révélée le 21 février, s’est intéressé à l’évolution de consommation, mais aussi de la perception, des produits bio par les Français. Sur ce dernier point, l’étude souligne l’émergence d’un doute non-négligeable quant aux informations fournies sur les produits biologiques. La note moyenne attribuée à ce critère n’est que de 6,1/10. 51 % des Français déclarent ainsi manquer d’informations sur l’origine des produits biologiques. Ils sont 63 % à avoir cette impression quant à la réglementation et le contrôle en agriculture biologique.
Le prix, principal frein
Ainsi, si avec 84 %, le prix reste le principal frein à la consommation bio, le « doute sur le fait que le produit soit totalement bio » prend la seconde place du podium. 97 % des Français connaissent le logo AB, et 59 % celui du bio européen, mais « de nombreux répondants ont indiqué se sentir perdus face aux nombreux logos apposés sur les produits, et ne pas toujours savoir qui croire », précise Florent Guhl, directeur de l’Agence bio. Autre résultat intéressant mis en lumière dans l’étude : seul un tiers des Français sait que des substances actives naturelles, comme le sulfate de cuivre, sont utilisées en AB. Ils sont plus nombreux, 56 %, à savoir que des résidus de pesticides peuvent être détectés lors des contrôles des produits biologiques.
Les grandes cultures veulent être autosuffisantes dans 5 ans
La présentation des résultats a été l’occasion d’aborder la question des importations de produits bio, dont le marché français est encore dépendant pour répondre à la demande. C’est notamment le cas pour les grandes cultures, qui représentent 400 000 ha, soit 3 % de la SAU bio. Le plan de filière prévoit le doublement de ces surfaces en cinq ans. « Nous allons travailler au développement d’éléments de stockage à plus long-terme. Il y a une vague de conversion actuellement très importante. Notre objectif est d’atteindre l’autosuffisance d’ici 5 à 6 ans en blé meunier, et de limiter les importations de tourteaux, encore très importantes », précise Emmanuel Leveugle, vice-président du groupe Bio de l’intercéréales Terres Univia.
Une « consommation installée »
« Le bio doit être français ! », s’exclame Olivier Deseine, à la tête des Moulins de Brasseuil (78), rappelant que près de 100 000 tonnes de blé bio - soit près d’un tiers du stock total - sont actuellement importées, pour répondre à la demande. Une demande qui ne semble pas se tarir selon les résultats de l’étude. « La consommation est installée », résume Florent Guhl. Ainsi, 71 % du panel affirment consommer du bio au moins une fois par mois. 17 % d’entre eux ont adopté cette pratique depuis moins d’un an. Une nouvelle vague de consommateurs largement entraînée par les plus jeunes : 27 % d’entre eux ont entre 18 et 24 ans.