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Un projet européen sur les écosystèmes face aux changements environnementaux


Du 14 au 16 novembre, l’Inra, les ministères de l’Ecologie et de l’Agriculture, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, des représentants des Etats membres et la Commission européenne se sont réunis à l’Inra de Versailles pour discuter de la mise en place du projet d’infrastructure scientifique de recherche Anaee, Analysis and experimentation on ecosystems. Piloté par l’Inra et co-construit avec le CNRS, il vise à analyser l’évolution des écosystèmes, dont ceux agricoles, vis-à-vis des changements globaux et environnementaux par le biais des plateformes d’observation et d’expérimentation de haute technologie. « En Europe, nous ne sommes pas capables de répondre précisément aux grandes questions sociétales sur ces sujets, à la différence par exemple des Etats-Unis qui ont déjà mis en place le projet Neon il y a un peu plus de 10 ans », explique Abad Chabbi, chercheur à l’Inra de Lusignan (86) et coordinateur du projet. La commission européenne a octroyé 3,5 millions d’euros pour la mise en place du réseau, sachant que le coût du projet est estimé à 281 millions d’euros, financés par les Etats membres. « Nous disposons déjà de 41 % du budget, poursuit Abad Chabbi. Le challenge est de trouver un modèle de gouvernance à l’échelle européenne sur la durée qui répond aux objectifs et aux priorités de financement de l’infrastructure Anee par les Etats membres. » Anaee rassemblera 200 chercheurs en France et plus de 2000 en Europe. La France compte s’appuyer sur les SOERE, soient les systèmes d’observation et d’expérimentation au long terme pour la recherche en environnement, labellisés par l’alliance nationale de recherche pour l’environnement, Allenvi, en 2010, comme, par exemple ACBB sur les agrosystèmes, F-ORE-T pour les forêts, ou PRO sur le suivi à long terme des épandages de déchets organiques. L’Inra, au travers de la coordination d’Anaee, contribuera au développement d’une infrastructure de recherche intégrée et pluridisciplinaire sur les écosystèmes terrestres. « Aucune nation en Europe n’ayant la capacité de développer seule un tel programme d’envergure internationale, Anaee renforcera le potentiel européen de recherche sur la biosphère continentale en permettant à tous les Etats membres d’accéder à ces infrastructures », insiste Abad Chabbi.

  • Les grands objectifs d’Anaee
Le réseau de plateformes d’Anaee à l’échelle européenne permettra notamment : - de prendre en compte une variété de conditions de sols et de climats ; - d’expérimenter des modes de gestion contrastés (forêts, prairies, cultures alimentaires ou non), susceptibles d’engendrer diverses trajectoires d’évolution des écosystèmes ; - d’enregistrer l’évolution sur le long terme des variables relatives à la végétation, au sol et à la biodiversité ; - de mesurer les flux de matière et d’énergie, en particulier vers l’atmosphère et l’hydrosphère et de les relier aux changements globaux ; - ou encore de modéliser le fonctionnement et la dynamique des écosystèmes selon les différents scénarios de changements globaux.