Prix de l’innovation PEI-AGRI : 30 groupes opérationnels nominés, 6 vainqueurs
Six PEI-AGRI Innovation Awards 2024 sont remis à Estoril (Portugal), le 07 mai 2024, dans le cadre de la conférence du réseau européen de la PAC, à six projets innovants, sélectionnés parmi 30 dossiers de candidature, dans six catégories.

Six PEI-AGRI Innovation Awards 2024 sont remis à Estoril (Portugal), le 07 mai 2024, dans le cadre de la conférence du réseau européen de la PAC, à six projets innovants, sélectionnés parmi 30 dossiers de candidature, dans six catégories : gestion durable des ressources naturelles dans les pratiques agricoles ; modèle d’entreprise dans les chaînes d’approvisionnement alimentaires ; bien-être animal et élevage ; atténuation du changement climatique et adaptation ; numérisation ; coup de cœur du public.
3 400 projets d’innovation, portés par des groupes opérationnels ad hoc, rassemblant des parties prenantes de divers horizons, ont vu le jour dans le cadre du programme PEI-AGRI (Partenariat européen d’innovation AGRI) depuis 2012.
Gestion durable des ressources naturelles dans les pratiques agricoles : l’attrape-doryphore
Les étés plus chauds augmentent la présence du doryphore de la pomme de terre dans les exploitations néerlandaises. Des agriculteurs, des concepteurs, des techniciens et des experts ont mis au point et testé une machine de lutte mécanique contre ces nuisibles. Cette machine tire parti du comportement naturel du doryphore, en l’attrapant de manière sélective, durable et sans recours aux insecticides. Une subvention environnementale est désormais accordée aux agriculteurs néerlandais pour l’achat de cette machine et plus de 20 exploitations ont déjà passé commande. Plus de 50 démonstrations sont prévues dans toute l’Europe en 2025. Une version adaptée est actuellement utilisée en France pour lutter contre le phytonome de la luzerne.
Modèle d’entreprise dans les chaînes d’approvisionnement alimentaires : Inposa / Innovation dans la culture de la tomate et la durabilité de l’agriculture, de la cuisine moléculaire à l’économie rurale
Ce groupe opérationnel italien a expérimenté une invention liée à la récolte et au traitement des tomates au stade de la véraison, avant la pleine maturité. L’invention « Pomodoro Pelato Dorato » a fait l’objet d’une licence temporaire accordée à un chef sicilien. La récolte à la véraison limite le gaspillage et l’impact sur le sol, ainsi que l’utilisation d’intrants (eau, main-d’œuvre, produits phytosanitaires, etc.), ce qui réduit les coûts de l’exploitation. Les partenaires sont des entreprises agricoles et de transformation agroalimentaire, une association de producteurs agricoles, une association de développement territorial durable, des scientifiques et des chercheurs. Le projet a permis d’élaborer un cahier des charges afin que d’autres producteurs puissent appliquer le processus à toute entreprise de tomates en plein champ.
Bien-être animal et élevage : Parsutt - Jambon de Parme : une norme de durabilité élevée
Ce groupe opérationnel italien a créé un protocole de durabilité pour l’élevage de porcs fondé sur le bien-être animal et la biosécurité. Les principaux paramètres du bien-être animal concernent le logement (taille, absence de cages, conditions, etc.), tandis que la biosécurité de l’exploitation concerne la prévention de la propagation des maladies. Le Consortium du jambon de Parme a impliqué des organismes de recherche, des producteurs de jambon, des entreprises d’abattage et de transformation, ainsi que des élevages de porcs. Le protocole a été appliqué dans 15 élevages de porcs et une évaluation auprès d’un échantillon de consommateurs a révélé que la majorité d’entre eux estimait qu’une augmentation de 10 % du prix était acceptable pour garantir le bien-être des animaux et les normes de biosécurité.
Atténuation du changement climatique et adaptation : Subalma — productivité et durabilité des systèmes d’irrigation en goutte-à-goutte souterrains avec fluidification des effluents par nanobulles
Ce groupe opérationnel espagnol agit en faveur des économies d’eau et d’engrais, ainsi qu’à l’introduction de nouvelles opportunités commerciales pour les agriculteurs. Le projet établit des stratégies d’économie circulaire pour la réutilisation des sous-produits des moulins à huile en tant qu’engrais, via des techniques qui garantissent une efficacité maximale de l’utilisation de l’eau. L’accent est mis sur l’irrigation souterraine et l’injection de nanobulles dans les effluents des moulins à huile, ce qui réduit l’utilisation d’engrais de synthèse dans l’irrigation de précision. Cela permet d’augmenter la productivité des oliveraies, d’économiser l’eau, de réduire la main-d’œuvre, de minimiser l’utilisation d’herbicides et d’accroître l’efficacité des engrais. Un projet de suivi à plus grande échelle est en cours de mise en place.
Numérisation : pH-BB / mesure d’acidification du sol
Près des trois quarts des terres arables du Brandebourg n’ont pas un pH optimal Cela entraîne une baisse des rendements et une détérioration de la fertilité des sols. L’objectif du projet pH-BB était de sensibiliser les agriculteurs à l’importance du chaulage et de leur fournir des outils précis pour caractériser le sol en fonction du site et déterminer les besoins en chaux afin d’ajuster la valeur du pH du sol de manière ciblée et optimale. Un flux de travail entièrement numérisé a été développé, qui met en œuvre toutes les étapes nécessaires, de la cartographie du sol à l’aide de capteurs aux algorithmes de traitement des données, en passant par une nouvelle approche du calcul des besoins en chaux et un système d’aide à la décision (DSS) convivial pour générer et créer des cartes d’application de chaux à taux variable.
Coup de cœur du public : Sheep-Up - biodiversité ovine en Vénétie : une opportunité économique pour les agriculteurs et leur territoire
Ce groupe opérationnel italien s’attaque au déclin de l’élevage ovin alpin en se concentrant sur la durabilité économique. En collaboration avec les agriculteurs, les chercheurs et les acteurs publics, le projet vise à améliorer la production et la rentabilité via un modèle intégré. Ce modèle couvre des éléments tels que la caractérisation de la viande et du lait pour leurs qualités nutraceutiques et sensorielles, la gestion de la production secondaire (laine), l’évaluation des services écosystémiques et les actions de marketing mettant en valeur l’histoire du territoire. Les résultats concrets comprennent la diversification, l’amélioration des connexions territoriales, la mise en réseau et la création de nouveaux produits transformés. Des formations et des échanges avec d’autres groupes opérationnels ont été organisés. Le modèle est transférable à d’autres zones européennes.
Les nominés français n’ont pas été récompensés cette année, mais sélectionnés parmi 238 dossiers : le Centre Européen du Chanvre, qui fédère, promeut et met en réseau tous les acteurs de la filière depuis son siège situé à Troyes (Aube) ; un projet d’agroécologie innovante dédié à la préservation du cassis en Bourgogne-Franche-Comté.