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Les Européens ne veulent pas payer pour le climat


((/public/europ_ens.jpg|europ_ens.jpg|R))__Alors que l’Union européenne assure depuis des mois qu’elle prendra « une juste part » au financement de la lutte contre le changement climatique, les chefs d’Etat et de gouvernement, réunis à Bruxelles les 29 et 30 octobre, n’ont pas réussi à chiffrer l’aide que l’Union devrait verser aux pays en développement pour lutter contre le réchauffement climatique.__ La Commission avait estimé, en septembre, à 100 milliards d’euros par an entre 2013 et 2020 l’aide mondiale que devraient recevoir ces pays pour faire face aux conséquences du changement climatique et adapter leur économie en réduisant leurs émissions de CO2, la part des financements publics étant estimée entre 22 et 50 milliards d’euros. Le reste provenant de leur propre budget, de financements privés et du marché des quotas de carbone. Quant à l’Union, elle devrait s’acquitter, selon Bruxelles, d’une facture comprise entre 2 et 15 milliards d’euros par an. L’effort est-il si consédirable, lorsque l’on rapproche ce budget de celui consacré par une seule agence de bassin en France : celle de Seine Normandie, qui va investir 1,9 milliard d’euros par an pour la qualité de son eau ? Un exemple parmi d’autres qui donne du relief aux propos de Mikolaj Dowgielewicz, le ministre polonais chargé des Affaires européennes : « aucun pays ne veut payer pour Copenhague ».M.D. Car la crise financière et économique est passée par là. Selon les conclusions du Conseil européen, l’Union ne passera à la caisse et n’aidera les États les plus pauvres que si les autres pays riches en font autant. « Nous n’agirons que si en face il y a des engagements », a justifié le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso. De fait, le désaccord a porté sur la répartition du fardeau entre les pays européens, ce qui explique aussi l’absence de chiffrage. La Commission défend l’idée d’un partage du financement se basant principalement sur les émissions de CO2 tempéré par un critère prenant en compte la richesse. Selon la Commission, qui s’est livrée à une étude sur les différentes possibilités de répartition en prenant comme hypothèse une contribution de l’Union de 10 milliards d’euros, la participation de la France serait de 209 millions d’euros pour une clef de répartition 25 % PIB et 75 % émissions alors qu’elle serait de 474 millions sur la seule base du PIB. Celle de l’Allemagne passerait de 312 à 607 millions. La prise en compte des émissions est inacceptable pour les pays de l’Est, emmenés par la Pologne, qui dépendent quasi exclusivement du charbon.