Le plan climat européen clément pour la France
__Le paquet législatif adopté par la Commission européenne le mercredi 23 janvier pour faire respecter les engagements pris par le Conseil européen en mars 2007 sur le climat (réduire les émissions de gaz à effet de serre de 20 % par rapport à leurs niveaux de 1990 d’ici à 2020 et, sur cette même période, porter à 20 % la part des énergies renouvelables dans la consommation), a assigné à la France des objectifs de réduction de ses émissions polluantes et d’augmentation de la part des énergies renouvelables moins contraignants que redoutés par le gouvernement et les industriels.__ En revanche, ces objectifs sont en deçà des espoirs des écologistes. « La France sera au rendez-vous », a ainsi assuré le ministre de l’Ecologie Jean-Louis Borloo. La France devra réduire de 14 % d’ici à 2020 par rapport à 1990 ses émissions de gaz à effet de serre dans les secteurs non couverts par le système actuel d’échange de quotas (ETS), c’est à dire les transports, l’habitat et l’agriculture. Les émissions ETS de l’industrie et de l’énergie sont déjà encadrées par des quotas mis en place au niveau européen pour respecter les engagements du protocole de Kyoto. Ces « permis de polluer », jusqu’ici gratuits, deviendront payants notamment pour le secteur de l’électricité à partir de 2013. Les autres secteurs d’activité concernés, comme les industries de l’aluminium ainsi que le transport aérien, rentreront dans ce système payant « graduellement » jusqu’en 2020. Par ailleurs, la France devra faire passer la part des énergies renouvelables dans sa consommation d’énergie de 10,3 % en 2005 à 23 % en 2020. Paris aurait souhaité que le nucléaire soit considéré comme renouvelable et plaidait pour un quota de 20 %. Parmi les renouvelables, l’objectif est d’utiliser 10 % de biocarburants dans le total des carburants en 2020, mais seuls les produits qui peuvent démontrer leur « durabilité » pourront être utilisés, le bilan environnemental de certains d’entre eux étant contesté. Selon Bruxelles, il s’agit du « paquet de mesures le plus complet au monde » en matière de climat, pour un coût estimé à « 3 euros par semaine et par personne » dans l’Union européenne, soit 60 milliards d’euros, d’ici à 2020. M.D.