Bien-être animal : des engagements décevants, selon CIWF
« Force est de constater que les engagements du plan d’actions sont plutôt décevants », indique CIWF dans un communiqué du 5 avril. L’association sur le bien-être animal a pourtant participé aux réflexions et groupes de travail. « Le plan d’actions consiste en grande partie à identifier l’existant, faire des états des lieux et des recensements. »
Selon CIWF :
• Dans les abattoirs, la présence d’un responsable de protection animale, RPA, est déjà obligatoire depuis le 1er janvier 2013. Il sera juste étendu aux petits abattoirs. De plus, le ministre ne mettra pas les moyens suffisants pour assurer des contrôles systématiques au poste d’abattage. Aucune décision non plus sur l’instauration de vidéosurveillance comme demandé par les associations.
• Toujours pas de réglementation pour les espèces non-soumises à réglementation spécifique, comme les vaches laitières ou les lapins. La stratégie propose tout au plus de définir des guides de bonnes pratiques.
• Pas de propositions pour encourager les modes d’élevages moins intensifs, en les valorisant auprès des consommateurs, par exemple avec un étiquetage obligatoire spécifiant le mode d’élevage.
CIWF note toutefois des points positifs :
• Création d’un Centre national de références avec une plateforme sur la formation.
• Le ministre affirme vouloir donner au RPA le titre de lanceur d’alerte.
• L’annonce d’un soutien financier important pour développer une alternative à l’élimination des poussins mâles, par le sexage in ovo et plus généralement une ambition de mieux encadrer les mises à morts en élevage.
• Intégration du bien-être animal dans les plans Agriculture et Innovation 2025 et Innov’action.
« En décembre 2014, l’Allemagne, le Danemark et les Pays-Bas ont signé une déclaration commune sur le bien-être animal, plus ambitieuse, où ils appellent à considérer l’encadrement de certaines espèces non-protégées comme les lapins, renforcer l’existant en matière notamment de castration ou de coupe des queues, et à renforcer la synergie entre les différentes politiques européennes, comme la PAC ou les politiques environnementale pour améliorer le bien-être animal. CIWF attend qu’enfin de telles mesures soient prises en France », conclut l’ONG.
- Les autres réactions
Dans un communiqué du 5 avril, la FNSEA indique qu’elle soutient la stratégie bien-être animal et souhaite que sa concrétisation soit une façon de valoriser le travail « constant et responsable » des éleveurs. « Indignés par les images inacceptables de certaines pratiques en abattoirs, nous demandons instamment aux acteurs de l’abattage d’apporter les garanties de pratiques responsables en s’appuyant sur les contrôles vétérinaires et en renforçant en interne le rôle du référent protection animale, poursuit le syndicat. C’est à ce prix que nous passerons de la défiance à la confiance. »
Pour Marie Maurage, administratrice de la Fnab, « il est temps de reconsidérer la question de l’abattage de proximité, qui implique moins de stress et de souffrance animale. » Il diminue également le coût du transport à charge de l’éleveur, a-t-elle ajouté lors de l’assemblée de la Fnab du 5 avril. L’interdiction d’accompagner les animaux jusqu’à l’abattoir, depuis quelques années, a également été regrettée par l’administratrice de la Fnab.