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14 ateliers en deux temps pour les États généraux de l'Alimentation


L’organisation des États généraux de l’alimentation se profile. Ils se déclineront en 14 ateliers à partir de la mi-juillet, la date n’étant pas encore arrêtée par le gouvernement. La première phase de travaux concernera la création et la répartition de la valeur. Dès la rentrée, d’autres ateliers se tiendront, abordant cette fois-ci des pans plus sociétaux, centrés sur une alimentation saine et accessible à tous : gaspillage alimentaire, santé, environnement, etc. Chaque atelier devrait contenir « une trentaine de personnes », indique Christiane Lambert en marge d’une table ronde du Think tank Agroalimentaire organisée le 29 juin. Une consultation publique via internet est aussi prévue pour intégrer les consommateurs.

Redéfinir une politique et renouer la confiance

Derrière la réflexion sur ces deux chantiers économique et sociétal, ces États généraux de l’alimentation ont vocation à redonner « un nouvel horizon agricole et alimentaire », évoque Nicolas Hulot lors d’une interview sur BFM TV. Une introduction à une nouvelle politique agricole française à laquelle le gouvernement compte joindre toutes les parties prenantes concernées, des agriculteurs aux consommateurs. « Il faut retrouver de la confiance et du dialogue, car là où le dialogue existe, certes tout n’est pas parfait, mais il y a moins de défiance », témoigne Christiane Lambert.

De l’environnement, mais d’abord de l’économie

La discussion va être la clé du succès de ces États généraux. Les parties prenantes ont toutes des attentes fortes… et différentes. « La répartition de la valeur et la juste rémunération ne doivent pas être dilués dans d’autres problématiques liés aux modes de production ou aux attentes des consommateurs », estime la présidente de la FNSEA. L’économie devra donc être le point de départ avant une réflexion plus large sur l’évolution des modèles, et notamment de l’environnement.

Un été chargé mais gare à la précipitation

En amont, Stéphane Travert a rencontré les organisations professionnelles et de consommateurs. Le ministre a exprimé sa volonté de proposer dès l’automne des mesures à appliquer, avant le début des négociations commerciales avec la grande distribution. Une vitesse d’action qui ne satisfait pas complètement certains maillons de la chaine, comme la Confédération paysanne. « Nous ne pourrons pas nous satisfaire de négociations précipitées qui ne permettront que d’éviter la noyade sans réellement remettre à flot les trésoreries », estime le syndicat. Une vision partagée au sein même du gouvernement par Nicolas Hulot, qui souhaite prendre le temps pour aboutir « une nouvelle feuille de route, qui soit un nouveau virage », même si cela doit « prendre plusieurs mois ».

Des attentes surtout économiques de la profession agricole

Du côté de la distribution agricole, les attentes sont surtout économiques. « Si l’on veut donner aux agriculteurs la maîtrise de leur destin, le monde agricole doit pleinement revendiquer son rôle d’acteur économique et en tirer toutes les conséquences en termes d’ambition, d’organisation et d’adaptation à l’évolution des marchés alimentaires. Sans cela, nous irons vers une agriculture intégrée par l’industrie ou la distribution », souligne Michel Prugue, président de Coop de France, à l’issue de sa rencontre avec le ministre de l’Agriculture le 28 juin. « Un état des lieux doit être réalisé sur les prix de revient à toutes les étapes de la production en France, puis une comparaison avec les autres pays européens. Ensuite seulement nous pourrons proposer des mesures », estime Thierry Blandinières, DG d’InViVo.