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Nicolas Meyer, directeur des opérations du pôle agricole du groupe Bernard : « Nous devons sortir de notre vision silo du métier agricole »


Arrivé en 1999 dans le groupe Bernard (01) pour créer et structurer l'activité nutrition animale, Nicolas Meyer vient de prendre les fonctions de directeur des opérations du pôle agricole du négoce. Objectif : favoriser les synergies entre les branches animales et végétales pour répondre aux évolutions de l'agriculture.


Référence-appro.com : Pourquoi avoir décidé de rapprocher les productions végétales et animales ?

Nicolas Meyer  : « L'agriculture évolue à une vitesse étourdissante. Le consommateur a pris la main sur la consommation. En témoignent l'abandon rapide de l'élevage de poules en cages, l'émergence de marques comme « c'est qui le patron ? ! », ou le boom du bio. Ces bouleversements touchent aussi bien les productions animales que végétales et c'est pourquoi nous devons revoir notre organisation pour répondre à ces attentes. Nous avions jusqu'à présent une vision cloisonnée par métier : la collecte et l'agrofourniture d'un côté, la nutrition animale de l'autre. Cette activité est arrivée récemment dans le groupe Bernard, en 2000. Il a fallu la structurer, lui donner une identité forte pour qu'elle soit reconnue. Maintenant que les fondations sont solidement posées, nous pouvons mieux envisager des synergies avec les productions végétales.


Référence-appro.com : En quoi vont consister vos missions ?

N.M. : Mon rôle consiste justement à favoriser ces collaborations entre les différentes productions. Cela concerne aussi bien les équipes commerciales et techniques, la logistique, avec notre plateforme commune mise en place il y a un an, ou encore les investissements. Nous devons revoir notre organisation pour amener nos collaborateurs vers une vision et une gestion plus globales de l'exploitation, ainsi qu'une réflexion « filières » accrue. Le tout en valorisant les compétences technico-économiques de chacun. Dans un environnement guidé par des attentes sociétales en rupture avec ce que nous avons connu auparavant et par un poids du règlementaire croissant, nous devons préparer nos équipes et anticiper au mieux les futurs besoins des filières agricoles. Enfin, certains chantiers comme le développement de services, le numérique, sont transversaux et doivent se piloter à l'échelle du groupe.


Référence-appro.com : Depuis trois ans, vous avez étendu votre territoire et racheté des entreprises. Comptez-vous poursuivre dans cette dynamique ?

N.M. : Dans le plan stratégique du Groupe, le développement occupe une place significative car il est synonyme d'indépendance. Nous étudierons les opportunités de croissance externe qui se présenteront pour consolider le Groupe sur ses métiers. Pour faire face à la l'agrandissement des groupes coopératifs, nous devons atteindre une taille significative. Nous devons nous démarquer de ces unions ou rapprochements en étant extrêmement réactifs et capables de prendre une décision en 48h. Notre nouvelle organisation va dans ce sens. »


Le groupe Bernard

- Chiffre d'affaires en productions végétales : 81,7 M€ (dont 28,6 M€ d'appro)

- Volume de collecte : 270 800 tonnes

- Chiffre d'affaires en nutrition animale : 41,1 M€