Limagrain (63) affiche des ambitions internationales
Le 20 décembre, en présentant les résultats du groupe Limagrain, Daniel Chéron, le directeur général avait le sourire. Et pour cause, les résultats du groupe n’ont jamais été aussi bons : un chiffre d’affaires en hausse de 15 %, à 1,5 milliard d’euros pour un résultat net consolidé de 92 M€ (+ 33 %). « Des résultats encourageants, à relativiser face à un environnement très concurrentiel, précise-t-il. Pour 2012, nous souhaitons asseoir notre présence à l’international : en Amérique du Sud (où un premier pas a été franchi en 2011 au Brésil) mais aussi en Chine et au Moyen-Orient ». Le groupe auvergnat, 4è semencier à l’échelle mondiale, mise sur la recherche pour développer les semences adaptées à chaque contrée : 157 M€ y sont désormais consacrés, soit près de 14 % du CA. Entre stratégie nouvelle en Chine, joint-venture sur le maïs OGM avec KWS, inauguration d’un laboratoire ultramoderne dans le Puy de Dôme… les projets ne manquent pas. Un programme qui réjouit Jean-Yves Foucault, le tout nouveau président du groupe. Vice-président depuis 2009, il remplace Pierre Pagesse, président depuis 19 ans. A.G.
Photo : Daniel Chéron, le directeur général (à gauche) et Jean-Yves Foucault, le président de Limagrain.
Le groupe bâtit sa stratégie à long terme sur le dynamisme de deux secteurs d’activité : les semences (grandes cultures et potagères) et les produits céréaliers (ingrédients et produits de boulangerie pâtisserie). Si pour les semences, Limagrain cherche à renforcer ses positions concurrentielles et à poursuivre l’internationalisation équilibrée de ses activités potagères et grandes cultures (chaque secteur représentant 38 % du CA du groupe), pour les produits céréaliers, l’ambition est de constituer un ensemble européen performant avec la consolidation des activités ingrédients et produits de boulangerie-pâtisserie. Rappelons qu’en 2011, Limagrain a acquis Brossard.
A l’international, Limagrain a effectué deux opérations au Brésil dans le courant de l’année afin d’y développer ses ventes de semences de maïs. D’une part avec le groupe Guerra, d’autre part avec le groupe Brasmilho. « Limagrain était présent il y a une vingtaine d’années au Brésil, mais s’en était retiré, précise Daniel Chéron. Avec 13,5 millions d’hectares, c’est un marché incontournable pour le maïs. Nous visons 10 % du marché des semences d’ici cinq à dix ans ».
La stratégie a également évolué en Chine. Le semencier a en effet laissé la main au gouvernement chinois sur sa joint-venture avec Longping High Tech (LPHT) spécialisée dans le riz. L’idée est désormais de construire un nouvelle joint-venture axée tout d’abord sur le maïs puis sur le blé pour valoriser l’important travail de sélection engagé depuis 10 ans. Reste à trouver le partenaire.
Le groupe va également s’associer à l’allemand KWS pour créer une joint-venture 50/50 afin de mutualiser leurs efforts de recherche sur les maïs OGM : résistances aux herbicides, aux insectes, à la tolérance à la sécheresse et à une meilleure efficience de l’azote.
Les chiffres pour l’exercice 2010/2011
7200 collaborateurs répartis dans 38 pays
CA total : 1,5 milliard d’euros (+ 15 %) dont 595 M€ en semences (+ 14 %), 510 M€ en semences potagères (+ 8 %), 184 M€ en boulangerie-patisserie (+5 %), 108 M€ pour Limagrain Agro-Productions, 82 M€ en produits de jardin (- 5 %) et 75 M€ en ingrédients céréaliers (+ 27 %)
71 % du CA est réalisé à l’international : 64 % en Europe, 8 % en Asie et Pacifique, 8 % en Afrique et Moyen Orient et 20 % en Amériques.
Recherche : budget de 157 M€ pour 1400 chercheurs répartis sur 100 sites (bientôt 120)
Résultat net consolidé : 92 M€ (+ 33,3 %)
CA de la coopérative : 5 M€ pour 2000 adhérents actifs
5è position sur le marché des semences en grandes cultures (derrière Monsanto, Dupont, Syngenta et KWS)
2è pour les semences potagères (derrière Monsanto).