APBO, un potentiel de 12 000 € de rémunération carbone par élevage sur cinq ans
À l’occasion du salon Produrable, l’Association des producteurs Bel de l’Ouest (APBO) a livré, le 16 septembre à Paris, les enseignements de certains de ses engagements RSE. L’évolution des rations dans un objectif « zéro OGM » et l’accompagnement des éleveurs dans une démarche bas carbone ont notamment été mis en avant.

L’Association des producteurs Bel de l’Ouest (APBO) compte quelque 760 fermes, 1500 actifs agricoles répartis sur six départements (1), et plus de 400 millions de litres de laits vendus à Bel. L’organisation de producteurs se veut très engagée sur les enjeux environnementaux. Sur le stand du cabinet d’audit Bureau Veritas lors du salon Produrable, qui se tient les 16 et 17 septembre à Paris, un point était proposé sur deux dossiers, en particulier : l’alimentation non-OGM et le bas-carbone.
Moins d’OGM, moins de soja
L’alimentation des vaches laitières sans OGM est l’un des trois axes du cahier des charges de l’APBO. Cet engagement, gratifié de 15 € pour mille litres de lait, est obligatoire pour l’ensemble des exploitations. Une enquête menée auprès de 126 élevages établit qu'en se passant des OGM, les agriculteurs se détournent également du tourteau de soja. « Entre 2017/18 et 2019/20, soit avant et après conversion, la part de tourteau de soja a diminué de 29 % dans les rations, au profit du colza, précise Frédéric Dorilleau, vice-président de l’APBO. Et la tendance s’est probablement accentuée sur 2020/21, notamment en raison des tarifs moins dissuasifs du colza non-OGM. » Et comme ce type colza est quasi-intégralement d’origine européenne et non-déforestant, s’ensuit logiquement une réduction de l’empreinte carbone. À l’échelle de l’APBO, ces 29 % de soja en moins auraient permis d’éviter l’émission de 5843 tonnes de carbone.
Diagnostic carbone, 500 000 € pour accompagner les éleveurs
Le bas carbone est justement un deuxième axe de travail de l’APBO depuis 2019. L’objectif est d’impliquer l’ensemble des éleveurs d’ici à la fin 2022. À date, ils sont 440 à avoir entamé le parcours proposé. Au programme : un diagnostic CAP2ER initial, une formation de deux jours, un module de conseil pour établir une stratégie à l’échelle de l’exploitation, puis un second diagnostic après cinq ans. « Plusieurs partenaires économiques sont impliqués, détaille Frédéric Dorilleau. Outre les contributions de l’Ademe, du Centre interprofessionnel laitier de l’Ouest, de Vivea et de la région Pays-de-la-Loire, l’APBO aura investi, entre 2020 et 2023, 500 000 euros pour que la démarche soit gratuite pour les agriculteurs. Une partie du temps qu’ils y consacrent est même indemnisée. »
L’APBO propose une passerelle vers le label bas carbone
Le groupement de producteurs ne se donne pas d’objectif chiffré de réduction des émissions carbone. « L’idée est avant tout de sensibiliser les adhérents, précise Frédéric Dorilleau. Pour autant, les éleveurs sont incités à aller plus loin. Nous proposons à tous ceux qui le souhaitent de déposer un dossier pour eux auprès de France Carbon Agri afin d’entrer dans le cadre du label bas-carbone. » Un plan d’action spécifique est alors conçu spécifiquement sur cinq ans, avec un premier versement à mi-parcours, sous la forme d’un acompte calculé à partir des prévisions de gains, et en fin de parcours, le solde sur le gain réel. Pour les 71 éleveurs de l’APBO qui ont déjà sauté le pas, la compensation s’établirait, en moyenne, à 12 000 euros par ferme, à raison de 400 tonnes de carbone valorisées à 30 € la tonne.
(1) Mayenne, Sarthe, Loir-et-Cher, Eure-et-Loir, Orne et Maine-et-Loire