Thierry Momont, président de la section céréales à paille et protéagineux du Gnis - « CVO et protéines, au programme du Gnis pour les mois à venir »
Le 10 avril, se tenait à Paris, un colloque organisé par le Gnis sur le thème « Stratégie et distribution agricole : soutenons vos ambitions ! ». Parmi les thèmes évoqués lors de cette journée, l’innovation, les marchés et la CVO dont un accord pour les protéagineux est attendu pour la fin de l’année. Thierry Momont répond à nos questions.
En introduction de cette journée, vous expliquiez que « l’avenir passera par l’innovation ». Pourquoi ?
Les agriculteurs continuent de faire confiance aux semences certifiées (cf autre papier dans cette lettre). Ils attendent beaucoup de l’innovation variétale : tant en termes de résistance aux maladies que de qualité. Je prendrais pour exemple le plan protéines qui entrera en vigueur le 1er juillet prochain. L’objectif de ce programme, qui rassemble tous les membres de la filière, est de stopper l’érosion de la teneur en protéines de la collecte nationale observée ces dernières campagnes. Les obtenteurs souhaitent que le critère de la teneur en protéines soit pris en compte par le CTPS lors de l’inscription des variétés. Car à productivité équivalente, il peut y avoir, entre deux variétés conduites de la même façon, jusqu’à 1 point de protéines de différence.
La mise en place d’une CVO participe au financement de la recherche. Quel est le bilan de celle du blé ?
Nous sommes en effet très satisfaits du mode de fonctionnement de l’accord signé en juillet dernier pour le blé tendre. Pour cette espèce, la cotisation volontaire obligatoire s’élève à 0,7 €/t de blé livré (1). Au 1er juillet 2014, un nouvel accord interprofessionnel pour les espèces blé dur, orge, avoine, seigle, triticale, riz et épeautre devrait entrer en vigueur. La création variétale est effectivement stimulée par ce système. Depuis sa mise en place en 2011, 50 programmes de recherche, pour un montant de près de 11 M€, ont été mis en place, portant notamment sur la résistance aux maladies et le taux de protéines.
Et pour les protéagineux, à quand la signature d’un accord ?
Concernant les protéagineux, l’accord prévu initialement pour mars, devrait être calé d’ici à la fin de l’année. L’idée est qu’il soit opérationnel pour les semis 2015. Mais avec cette espèce, l’équation est plus compliquée : le rendement à l’hectare, le taux de collecte et le taux d’utilisation de semences certifiées sont plus faibles que pour le blé par exemple mais la recherche coute aussi cher. Le but n’est pas de faire un copier-coller de l’accord blé mais de proposer un projet qui fasse l’unanimité de tous les représentants de la filière.
(1) Un reversement à hauteur de 2,8 €/q est prévu pour les acheteurs de semences certifiées.