Mathieu Autin, Sapec Agro France, « Une alternative sur le marché français de l’agrochimie »
Présent sur le marché français de la protection des plantes depuis 2010, avec alors seulement quatre produits, le groupe Sapec Agro a su y trouver sa place. Sa filiale française, créée en janvier 2015, compte déjà 70 produits à son catalogue. Le point sur cet imposant développement avec Mathieu Autin, directeur stratégique national de Sapec Agro France.
Référence-appro : Sapec Agro affiche une belle croissance. Quelles sont les clés d'une telle progression ?
Mathieu Autin : Depuis une quinzaine d'années, Sapec Agro investit fortement dans les données réglementaires au niveau européen. Et ce, afin de gagner en indépendance, d'être en mesure de constituer ses propres dossiers d'homologation. Le groupe s'est également pourvu de laboratoires de recherche et développement certifiés et de capacités de production conséquentes au Portugal, pays à l'origine de notre expansion. De quoi développer nos propres formulations, et produire et contrôler la qualité de 99 % de nos spécialités !
R.-A. : Vous avez été repris en janvier 2017 par le fonds d'investissement européen Bridgepoint. Quelle incidence ?
M.A. : Bridgepoint, qui mise sur l'équipe et la stratégie en place, va nous offrir des capacités d'investissement supplémentaires. Notre R&D et nos moyens de production vont pouvoir continuer leur développement et la société, son expansion. En France, nous attendons encore l'homologation d'une dizaine de produits en 2017. Le chiffre d'affaires de Sapec Agro France, qui s'élevait à 12 M€ en 2015 et à 21 M€ en 2016, devrait atteindre 25 à 30 M€ en 2017. Ce résultat sera fonction des AMM obtenues dans l'année. Notre volonté est de proposer des solutions sur l'ensemble des segments de marché, en s'appuyant sur nos deux piliers que sont les grandes cultures et la vigne.
R.-A. : Comment vous distinguez-vous dans l'approche de la distribution française ?
M.A. : Nous poursuivons la mise en place de notre équipe Sapec Agro France et sommes déjà en mesure, grâce à nos responsables régionaux, notre directeur national et nos ingénieurs développement, de nouer des relations de confiance avec la distribution. Et ce, tant en amont de la mise en marché de nos spécialités, avec la mise en place d'essais, qu'en aval, avec des conseils sur leur utilisation.
Notre indépendance vis-à-vis des données, de la R&D et de la production nous permet de proposer des solutions intéressantes d'un point de vue technique et économique. Nous sommes en mesure de maîtriser non seulement la qualité, le calendrier mais également les coûts de nos génériques et génériques différenciés. Avec ces derniers, la défense de la sulcotrione au niveau européen, la mise en place de la traçabilité harmonisée SC Trace à lecture optique sur l'ensemble de nos lignes de production… nous avons su montrer notre professionnalisme. Nous sommes désormais perçus comme une véritable alternative aux sociétés agrochimiques implantées en France depuis longtemps..
R.-A. : A ce propos, quel regard portez-vous sur l'actualité récente : Dow/DuPont et ChemChina/Syngenta ?
M.A. : Ces concentrations nous sont plutôt favorables puisqu'elles induisent un besoin d'alternatives. Par ailleurs, même si nous restons sur la production de génériques et de génériques différenciés, nous ne nous interdisons pas d'étudier d'autres alternatives de croissance.